08/09/2009
Escapade
Il est 8h30 du matin. En ce début septembre l'air est agréablement frais. Après les chaleurs d'août cela me remplit d'énergie et de joie. J'avance d'un pas alerte le long du contre-canal du Rhône. L'eau sombre somnole sous les rayons du soleil. Une branche d'arbre, rongée par les castors, se dresse non loin de la rive, étonnée d'être tombée si bas. Quelques canards glissent sans bruit, frôlent la berge. Un pêcheur lutte avec sa canne à pêche dont la ligne s'enfonce. Je croise un homme qui promène son chien, un couple mal assorti, elle est âgée, souriante et elle tient par la main un homme plus jeune, probablement d'origine arabe, qui marche comme un robot sans vie. Quelques cyclistes me dépassent, un autre arrive en face de moi et me gratifie d'un large sourire. Lumière et ombre se croisent et s'opposent sur l'eau. La chaleur augmente pas à pas. Le ciel est d'un bleu éclatant. C'est un magnifique début de journée, un privilège de provinciale.
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06/09/2009
Baignade manquée
Cet après-midi nous sommes allés nous promener avec notre chienne Datcha dans le but de la laisser se baigner dans le lavoir qui se trouve en bas de notre village. On y arrive par une rue très en pente, agrémentée de plusieurs virages, qui débouche brutalement sur le lavoir. Ce dernier a été construit il y a plusieurs siècles au flanc de la colline rocheuse sur laquelle se tient le vieux village. Il est alimenté par une source et je l'ai toujours vu plein, même en au cœur du mois d'août lorsque la canicule déssèche le pays. Installés sous son toît, on goûte une fraîcheur réconfortante. Le bruit délicat de l'eau qui s'écoule dans la rigole augmente cette sensation de bien-être. Lorsque nous sommes parvenus dans cet endroit buccolique, le mot est juste, les lieux étaient déjà occupés par un garçon et une fille. Notre arrivée n'a pas dû les combler de joie et nous avons bien sûr renoncé à notre projet de baignade canine. On lui a tout de même fait effectuer un petit tour sur les bords du lavoir, en espérant secrètement qu'elle plongerait… Nous nous serions ensuite excusé du dérangement ! Hypocrites ! Notre chienne a flairé les pierres, marché prudemment sur la margelle, mais n'a, à aucun moment manifesté une quelconque vélléité de plonger. Déçus, nous avons poursuivi notre promenade, laissant les deux jeunes gens à leurs confidences au bord de l'eau.
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04/09/2009
Lectures
Durant l'été j'ai lu une petite dizaine de livres, trop peu à mon goût. Des livres légers, comme les romans d'Anne Perry sur Charlotte et Thomas Pitt, des livres douloureux et bouleversants comme La stratégie des antilopes de Jean Hatzfeld à propos des rescapés du génocide rwandais. J'ai découvert Toni Morrison, écrivaine américaine, prix Nobel de littérature en 1993, avec son roman : Un don, qui nous plonge dans l'Amérique du XVII siècle lorsque les distinctions des races importaient moins que celles des classes sociales, où les esclaves pouvaient ête blancs ou noirs. Je ne suis pas une habile critique alors je dirai simplement que l'histoire de ces femmes est contée de façon polyphonique, dans un style puissant, très riche qui nous remue profondément.
AU mois d'août, dans une librairie d'Orléans je suis tombée sur un roman au drôle de titre : Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates. J'adore les titres farfelus et celui-ci l'était au-delà de toute mesure. J'y ai jeté un coup d'œil. Il s'agissait d'un roman épistolaire. J'au lu quelques lignes et il m'a semblé y retrouver un certain ton anglais. Quelques jours plus tard, sur France Inter, j'ai appris que ce livre était un des grands succès de l'été. Tiré à 8000 exemplaires, il en était, grâce au bouche à oreille, au travail des libraires à 160000 exemplaires, succès dont une des auteurs ne pourra profiter puisqu'elle est décédée. Roman à quatre mains dans lequel il est impossible de deviner qui de Mary Anne Shaffer ou d'Annie Barrows écrit.
Toute l'histoire de ce roman nous est dévoilée à travers une correspondance entre de nombreux personnages, dont certains sont totalement loufoques, et Juliet Ashton, une jeune écrivaine en mal d'inspiration. Je n'en dirai pas plus pour vous laisser le plaisir de découvrir ce roman savoureux, où humour et émotion se mêlent avec habileté.
Enfin j'ai découvert Siobhan Dowd, une écrivaine irlandaise, malheureusement décédée en 2007 après n'avoir publié que trois romans. Celui que j'ai lu s'intitule Sans un cri. Il narre l'histoire d'une adolescente irlandaise, Shell, dont la mère est décédée. Son père désemparé, néglige ses trois enfants. La charge de son frère et sa sœur revient donc à la jeune Shell. C'est un roman noir mais dans lequel la tendresse et l'espoir ne sont jamais absents. Á mettre entre toutes les mains de grands adolescents et d'adultes.
19:25 | Lien permanent | Commentaires (3)