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02/06/2009

Atelier d'écriture

images.jpegOrganiser un atelier d'écriture quand, au regard des grands noms de la littérature, on ne possède qu'une modeste expérience de la création littéraire, peut sembler prétentieux, audacieux, ou carrément "casse-gueule" si vous me permettez ce terme un tant soit peu familier. Et pourtant, cela se révèle d'une grande richesse à la fois humaine et créative. Cinq personnes qui ont comme occasion de rencontre  la randonnée du jeudi se retrouvent, pour participer à cet atelier. Cinq vies différentes, cinq parcours à la fois simples et complexes. Une tasse de café pour se mettre en route, un petit temps d'échange où chacun se dévoile un peu, puis, on se lance. Des mots sont choisis, des textes sont écrits, et, là, c'est l'étonnement. On est loin des rédactions laborieuses de nos jeunes années. Les mots sont là, riches, drôles, profonds, inattendus. Chaque texte, discrètement révèle un petit morceau de vie. Le besoin de poésie, de beauté, de tendresse se promène furtivement entre les lignes. Ces textes  sont comme des bonbons doux ou  acidulés que chacun savoure. On peut se demander quel est le but d'un atelier d'écriture. Aux Etats Unis ce sont de véritables institutions dans lesquelles des écrivains reconnus viennent prodiguer leur savoir-faire à de" peut-être futurs écrivains". Dans le cas présent, le but est de donner ou de rendre à ceux qui participent la joie de se servir de leur langue, de faire travailler leur imagination laissée en jachère, de révéler un talent resté enfoui, de rire, de s'émerveiller. On dit que les petits ruisseaux font les grandes rivières, alors, d'un petit atelier peut surgir un grand bonheur.   

26/05/2009

Compter les moutons

images.jpegIl paraît qu'en cas d'insomnie, il faut compter les moutons. Ce serait un moyen infaillible de venir à bout d'un sommeil réticent.

Dans la nuit de dimanche à lundi, après avoir dormi une petite demi-heure, je me suis réveillée, sans raison. Les heures ont commencé à défiler, et moi à attendre le retour de Morphée. En vain. Le dieu du sommeil m'avait oublié. Probablement un de ses trous de mémoire relativement fréquents. Je décidais donc, suivant le vieil adage, de compter les moutons. Les yeux clos, je me mis au travail : un mouton, deux moutons, trois moutons, quatre… ? Mais qu'était-ce ? En lieu et place du mouton attendu, une chèvre sautait la barrière de mon rêve. Stupeur ! Je réitérais donc : un mouton, deux moutons, trois moutons, quatre… Voilà ma chèvre qui faisait encore sa belle. Certains ne comprendront pas pourquoi il vaut mieux compter les moutons que les chèvres. Qu'ils réfléchissent un instant. Le mouton est un animal éminemment stupide et sans grande initiative. C'est un suiveur. Voyez les moutons de Panurge. Ils suivent le premier d'entre eux, et se jettent dans la mer ! Donc, compter des moutons ne présente aucune difficulté. Il n'en va pas de même des chèvres. Les chèvres sont intelligentes, indépendantes et n'en font qu'à leur tête. L'exemple le plus célèbre est celui de la chèvre de Monsieur Seguin qui finit par se faire dévorer par le loup. Il n'était donc pas question que j'accepte une chèvre dans mon dénombrement. Elle ne se gênerait certainement pas pour sauter la barrière dans l'autre sens ou pour bousculer ceux qui se pressaient  pour prendre leur tour. Bref, cette chèvre, au lieu de me conduire doucement dans le repos allait perturber ma nuit. Ce qu'elle fit en fin de compte, puisque je ne parvins plus à compter quiconque et restai éveillé jusqu'à ce que sonne le moment de me lever ! J'imagine que mes  moutons attendent en bêlant que je veuille bien reprendre mon décompte. On verra ça à la prochaine insomnie. 

22/05/2009

Père et fils

images-1.jpegIl y a beaucoup de laideur sur terre, c'est évident. On nous en parle à longueur de journée sur les ondes et dans les journaux. Au point que l'on pourrait croire que c'est elle qui l'emporte, et qu' elle emporte avec elle notre moral et notre joie de vivre. Heureusement que la vie est pleine de beautés. Rassurez-vous, je ne vais pas vous entonner le refrain de la beauté des laids de Gainsbourg, mais je vais pour parler d'une scène entrevue dans la rue. Je marchais le nez au vent, en ville, sous les platanes, lorsqu'en face de moi sont arrivés un père et son fils, un adolescent de treize-quatorze ans. Si l'on s'en tient aux clichés de l'esthétique contemporaine, ils n'avaient rien pour attirer le regard.  Ils étaient plutôt rondouillards. Ils n'étaient pas  des modèles d'élégance. Le père était en short et en "marcel" blanc, et le fils en pantacourt et t-shirt. Leur démarche n'était pas féline, ils avançaient un peu lourdement sur le trottoir. Et ils se fichaient de l'image qu'ils renvoyaient. Ils parlaient. Ils riaient. Ils se taquinaient. Ils se chahutaient. On sentait entre eux une belle complicité. Le fils parlait, le père lui répondait. Les voix étaient enjouées et heureuses. Pendant quelques instants, je les ai suivis. Á un moment donné, tout en discutant, ils se sont pris la main et ils ont marché d'un même pas. Un geste surprenant si l'on considère l'âge du fils. On sentait que ce temps partagé était infiniment précieux pour eux deux et que la peur du ridicule ne faisait pas partie de leurs préoccupations. Puis je les ai dépassés, les laissant à leur complicité rafraîchissante, heureuse de ce qu'ils m'avaient offert sans le savoir.