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La bâtarde d'Istanbul

La bâtarde d'Istanbul

Auteur : Elif Shafak

Éditeur : Phébus

La bâtarde d'Istanbul

images.jpegLa bâtarde d'Istanbul d'Elif Shafak jeune romancière turque, est un très beau roman plein de parfums, de couleurs de rires et de larmes.

Armanoush, une jeune fille née d'un père arménien et d'une mère américaine, divorcés alors qu'elle était toute petite, décide de partir à Istanbul sur les traces de sa grand-mère. Cette dernière fait partie des rescapés du génocide perpétré par les turcs contre les arméniens en 1915. Mustafa Kazanci, le beau-père d'Armanoush étant turc, elle loge dans la famille de ce dernier, une famille composée exclusivement de femmes, les hommes mourant tous prématurément à l'âge de 40 ans. Armanoush effectue ce pélerinage dans le plus grand secret pour n'effrayer personne et ne pas exacerber une haine jamais éteinte chez sa famille arménienne. Son beau-père n'est pas retourné dans sa famille depuis 20 ans et nous ne saurons pourquoi qu'à la fin du roman.

Le récit fait des va-et-vient entre Istanbul et les États unis, entre Armanoush et Asya, la nièce de Mustafa et les sœurs de celui-ci. On découvre au fil du récit l'histoire de la famille Tchakhmakhchian et celle des Kazanci. Petit à petit les histoires se rejoignent, les drames de chacun sont dévoilés, les secrets indicibles viennent partiellement à la lumière, les indices semés trouvent leur raison d'être. Dans cette riche galerie de portraits, les femmes ont la part belle, particulièrement les femmes Kazanci. Cependant, Elif Shafak a donné à un autre personnage une place de choix : la ville d'Istanbul. On découvre à travers les périgrinations des personnages une ville de lumière, aux foules bigarrées, aux parfums exaltants, aux musiques et aux bruits d'une richesse incroyable. Istanbul devient un personnage à part entière. La socièté stambouliote apparaît dans une diversité insoupçonnée pour qui ne possède, comme moi, que des clichés sur ce pays et ses habitants.On découvre un pays où modernité et archaïsme se côtoient, où la liberté n'est que superficielle et la répression une réalité pour qui brave le pouvoir. Entre occident et orient la Turquie semble chercher de nouveaux repères nous dit Elif Shafak.

Pour avoir évoqué dans ce roman le génocide turc, l'auteure a été assignée en justice pour "insulte à l'identité nationale". Elle risquait trois ans de prison mais a finalement été acquittée grâce au soutien de nombreuses personnes de toutes nationalités et religions.

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