220253

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/10/2016

Joies d'enfants

             J'ai la chance, le privilège plutôt, de faire partie d'une famille qui possède une maison familiale. Pour beaucoup cela  n'existe pas, car  il n'est pas toujours possible de conserver le lieu où l'on est, né une fois les parents disparus. Aussi avoir une maison de famille est quelque chose d'extraordinaire. 

             Imaginez une grande bâtisse à l'architecture très simple, une ancienne ferme rachetée jadis par les grands-parents de mon mari. Ce corps de ferme flanqué d'un pressoir est devenu le lieu de vie d'une famille de quatorze enfants. Je ne vous raconterai pas l'histoire de ses membres car cela demanderait beaucoup de temps. Non, ce que je veux vous faire partager aujourd'hui, ce sont les rires des enfants. Car les quatorze enfants ont presque tous fait souche. Les enfants de leurs enfants et les enfants de leurs petits-enfants ont souvent fait de même. Aujourd'hui, tandis que j'écris, j'entends la dernière génération jouer dans le grand jardin. Du plus petit de trois ans au plus grand de quinze ans, tout le monde participe. Les uns se cachent tandis que compte une grande accompagnée d'un plus jeune. Au cri de "Vu ! Derrière la haie ! "le silence  qui régnait un instant plutôt, cède la place à  la course dans les allées, aux rires, aux pleurs parfois quand l'un tombe en voulant se cacher. Puis le jeu lasse tout le monde. S'en suit une course sur  les vélos apportés au fil des ans par les membres de la maison. Ce ne sont pas toujours des vélos dernier cri. Certains ont même plus de soixante ans. Mais qu'importe, juchés sur leur deux-roues les enfants foncent dans les allées, se croisent, s'évitent, freinent, chutent parfois. Cris, rires, exclamations. Le jardin résonne de joie. Le soir, quand la nuit enveloppe la propriété, c'est à qui osera aller tout au fond, derrière les grands arbres, pour toucher le mur de clôture. Là encore, beaucoup d'émotions, de petites peurs, même si  les plus grands  savent que le danger est imaginaire. Mais, avoir le cœur qui bat trop vite, la gorge sèche et se sentir un héros pendant quelques minutes, quel bonheur ! Cette maison où l'on revient, où l'on reprend ses marques à chaque séjour, où l'on croise au hasard des vacances de jeunes couples ou de vieux mariés a quelque chose de précieux. Elle nous renvoie, de loin en loin ou de proche en proche, à une histoire qui prend racine bien au-delà de ce que les souvenirs racontent. Et le bonheur des enfants qui jouent sur la pelouse recouverte de feuilles d'automne, me réjouit, tout simplement. 

Les commentaires sont fermés.