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22/05/2009

Père et fils

images-1.jpegIl y a beaucoup de laideur sur terre, c'est évident. On nous en parle à longueur de journée sur les ondes et dans les journaux. Au point que l'on pourrait croire que c'est elle qui l'emporte, et qu' elle emporte avec elle notre moral et notre joie de vivre. Heureusement que la vie est pleine de beautés. Rassurez-vous, je ne vais pas vous entonner le refrain de la beauté des laids de Gainsbourg, mais je vais pour parler d'une scène entrevue dans la rue. Je marchais le nez au vent, en ville, sous les platanes, lorsqu'en face de moi sont arrivés un père et son fils, un adolescent de treize-quatorze ans. Si l'on s'en tient aux clichés de l'esthétique contemporaine, ils n'avaient rien pour attirer le regard.  Ils étaient plutôt rondouillards. Ils n'étaient pas  des modèles d'élégance. Le père était en short et en "marcel" blanc, et le fils en pantacourt et t-shirt. Leur démarche n'était pas féline, ils avançaient un peu lourdement sur le trottoir. Et ils se fichaient de l'image qu'ils renvoyaient. Ils parlaient. Ils riaient. Ils se taquinaient. Ils se chahutaient. On sentait entre eux une belle complicité. Le fils parlait, le père lui répondait. Les voix étaient enjouées et heureuses. Pendant quelques instants, je les ai suivis. Á un moment donné, tout en discutant, ils se sont pris la main et ils ont marché d'un même pas. Un geste surprenant si l'on considère l'âge du fils. On sentait que ce temps partagé était infiniment précieux pour eux deux et que la peur du ridicule ne faisait pas partie de leurs préoccupations. Puis je les ai dépassés, les laissant à leur complicité rafraîchissante, heureuse de ce qu'ils m'avaient offert sans le savoir. 

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