25/10/2009
La mélopée de l'aïl paradisiaque
Je viens de découvrir un auteur chinois, appelé Mo Yan, de très grande réputation en Chine. C'est ma mère qui a choisi ce livre, parce que le titre l'intriguait, de même que l'annonce : "du même auteur que Beaux seins, belles fesses". L'auteur d'un titre aussi saugrenu ne pouvait pas être ennuyeux. Je me suis donc plongée dans La mélopée de l'ail paradisiaque avec gourmandise. Tout d'abord, on se rend vite compte que le titre est une sorte d'antiphrase. En effet l'odeur de l'ail, omniprésente, obsédante, écœurante, parcourt toutes les pages du livre. Soit que l'auteur évoque l'ail en putréfaction, soit qu'il parle de la récolte, soit qu'il évoque l'haleine chargée des mangeurs d'ail. D'autre part, tout le récit est construit autour de la vente de l'ail qui se termine un jour par une véritable insurrection. On découvre cette histoire à travers le destin de trois personnages qui sont arrêtés pour avoir fait partis des fauteurs de troubles le jour de l'insurrection : Gao Ma qui aime Jinju, Gao Yang, père de deux enfants dont une fillette aveugle, et Tante Fang, la mère de la jeune Jinju. Grâce à un va-et-vient entre passé et présent, nous suivons ces personnages dans leurs déboires frisant parfois le comique mais confinant rapidement au tragique. Les événements sont présentés d'une façon presque burlesque au début, si bien que l'on ne sait pas très bien s'il faut rire ou pleurer. Puis le récit des amours contrariées entre Gao Ma et Jinju, le sort des femmes dans cette société encore arriérée, la condition des prisonniers qui attendent de passer en jugement, la corruption des fonctionnaires, nous font pénétrer de plein pied dans la violence, la cruauté et l'injustice.
Surprise par ce que ce roman dit de la Chine des années 80 je me suis demandé où vivait son auteur. Etant donné qu'il ne ménage pas ses critiques à l'égard des fonctionnaires malhonnêtes, de la situation misérable des paysans, je le croyais frappé d'interdit et exilé. Á mon grand étonnement, j'ai appris qu'il avait été officier dans l'armée rouge et que la seule censure qui l'ait jamais frappé concerne son livre Beaux seins, belles fesses à cause de passages trop lestes !
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20/10/2009
Et si…
Et si…
Si la pluie cessait de chanter en faisant plic ploc sur le toît,
Si le vent cessait de souffler et de chahuter les arbres,
Si le merle taquin n'annonçait plus le printemps,
Si la mer restait à jamais étale et triste,
Si la lune ne ressemblait plus à un point sur le "i" des clochers,
Si les trains arrivaient toujours à l'heure ,
Si la météo ne se trompait jamais,
Si les cris des enfants ne résonnaient plus dans la cour des écoles,
Si plus personne ne cassait d'œufs,
Si plus aucun enfant ne mangeait de chocolat en cachette,
Si plus personne n'oubliait de se laver les dents,
Si tu ressemblais à un homme de magasine au sourire éclatant,
Si nous étions toujours d'accord par refus de ne pas l'être,
Dieu que la vie serait monotone !
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15/10/2009
L'été a fait sa valise
Ça y est, l'été a fait sa valise. Il y a rangé son maillot de bains, ses tongues et sa crème à bronzer et s'est réfugié dans l'autre hémisphère. Lunettes noires et chapeau à fleurs, incognito, il s'est échappé dans un avion en partance pour la Nouvelle Calédonie. Il nous a laissés tout désemparés par la brutalité de la séparation. Mais ne soyons pas rancuniers, et accueillons avec enthousiasme l'automne et ses "glaglas", son mistral et ses pluies indispensables. Remarquons les couleurs dont il se pare pour nous séduire, pensons aux châtaignes cuites sous la cendre, aux soirées au coin du feu, aux promenades dans l'air vif, et sachons lui gré de sa clémence qui précède les cruelles morsures de l'hiver.
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