07/03/2010
La vague de Denis Gansel
Mon fils nous a demandé de louer La Vague de Denis Gansel qu'il avait vu au cinéma avec son collège. Le synopsis est le suivant : Un enseignant est chargé durant une semaine de faire travailler ses élèves sur l'autocratie. Pour les amener à comprendre que nul n'est à l'abri de la manipulation et d'une dictature, il entraîne ses élèves dans des travaux pratiques où seront utilisés tous les ingrédients de ce qui peut aider un groupe à se constituer : solidarité, appartenance à une même idéologie, un nom, des actions communes, un uniforme. Les élèves avec la fougue de leur 17 ans entrent dans le jeu avec enthousiasme. Seules deux filles manifestent des réticences et se voient rapidement frappées d'ostracisme. Le groupe se soude. Même le plus faible, le plus rejeté finit par se faire accepter et la Vague, nom du groupe, devient son unique raison d'exister.
Cependant le jeu tourne mal. La Vague échappe au professeur qui comprend qu'il doit y mettre un terme. Dans une scène de catharsis collective, il pousse les élèves dans leurs retranchements pour leur faire comprendre que la raison les a abandonnés et que pour la Vague ils seraient prêts à tuer leur meilleur ami.
Ce film est un film qui choque. On découvre un enseignant qui se laisse prendre à son jeu et apprécie l'admiration que lui vouent ses élèves au point d'oublier toute objectivité et de refuser les mises en garde. Si au bout du compte les élèves comprennent que nul n'est à l'abri de la manipiulation et du sectarisme, c'est au prix d'une fin tragique. Les acteurs, jeunes et moins jeunes sont tous excellents : les figures principales comme les seconds rôles. La mise en scène permet à la tension de monter jusqu'au crescendo final vraiment bouleversant. La musique colle au film. Tout ce que l'on apprend sur la vie privée des uns et des autres donnent au film une très grande profondeur. Et le message qui nous reste ne peut laisser personne indifférent.
19:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
Caillou, cascade, bateau
Je vous livre ici un exercice de l'atelier d'écriture. Trois mots piochés au hasard, parmi une trentaine. Avec ces mots écrire un texte de façon à les mettre en relation.
Les termes Caillou, Cascade et Bateau me sont échus. Voici ce que cela m'a inspiré :
Il avait deviné pourquoi, cette fois-ci, ses parents avaient projeté de le perdre seul, sans ses frères. Une fois débarrassés de lui, le plus malin des sept, abandonner les six autres serait un jeu d'enfant. Il avait vu du coin de l'œil ses géniteurs quitter le bois où ils entassaient des fagots. Oh ! Ils avaient été discrets, pas une branche n'avait craqué sous leurs pas. Maintenant Poucet était seul et les pensées affluaient en cascade dans sa tête d'enfant. Que faire ? Rentrer en suivant le chemin que lui traçaient les cailloux qu'il avait semés derrière lui ? Tourner le dos à ses parents indignes ? Abandonner ses frères à leur triste sort ? Où aller ? Soudain il poussa un soupir, se leva et commença à marcher vers le sud. Il ne savait pas ce qu'il trouverait là-bas. il avait simplement entendu parler d'une immense étendue d'eau, sur laquelle des bateaux grands comme une église, arrivaient et repartaient à longueur de journée. Là-bas, il changerait de vie et n'aurait plus jamais besoin de cailloux blancs pour retrouver sa maison.
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25/02/2010
Dans ma cuisine…
Dans ma cuisine, je ne me contente pas de cuisiner. Dans ma cuisine, je cultive mon esprit, je comble mes lacunes. Tandis que je prépare un repas, que j'astique, lave, fait briller ce qui en a besoin, j'écoute la radio. Je me promène autour de la planète. J'entends parler de livres, d'auteurs jamais lus, j'écoute des musiques venues de tous les pays, je vais au cinéma, je rencontre des acteurs, je côtoie des créateurs de rêve, je m'initie à la géopolitique et j'apprends à démasquer les tenants de la langue de bois. J'engrange du savoir, je ris, je pleure, je m'énerve, je proteste toute seule dans ma cuisine lorsque quelque chose me contrarie.
Dans ma cuisine blanche et jaune, ensoleillée même lorsqu'il fait gris, la radio est le berger fidèle qui me guide à travers les méandres de la culture . Je peux me passer de télévision, mais en aucun cas me passer de ma radio. Á nous deux nous formons une belle équipe.
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