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09/04/2010

Le Club des incorrigibles optimistes

images-1.jpgLe Club des Incorrigibles Optimistes de Jean-Michel Guénassia est le premier roman d'un jeune homme d'environ cinquante ans, ancien avocat et scénariste. Un pavé de 750 pages et un vrai bonheur.

Le roman débute à Paris, en 1980 lors des funérailles de Jean-Paul Sartre. Il se déroule ensuite à Paris  entre 1959 et 1964, exception faite des incursions dans un passé plus lointain, dans divers pays situés de l'autre côté du rideau de fer.

Une grande partie du récit nous est faite par la voix de Michel Mariani qui a 12 ans en 1959 et raconte tous les événements dont il est le protagonise ou le témoin. Une autre partie est faite par un narrateur omniscient, et concerne les membres du Club. Voilà pour l'aspect "technique".

Nous découvrons donc le jeune Michel qui aime la photo le rock et déteste copieusement l'école à laquelle il préfère le babyfoot. C'est au café-restaurant Le Balto, où il dispute des parties endiablées, qu'il va faire connaissance des membres d'un club étrange, celui des Incorrigibles Optimistes. Ces hommes, amateurs d'échecs, immigrés au passé douloureux, ont tout perdu. Désormais, leur famille c'est ce club, ce lieu où ils "s'engueulent" violemment sans que cela nuise à leurs relations, et où ils jouent aux échecs dans un silence quasi religieux. Igor, Pavel, Werner, Sacha et les autres deviennent les amis de Michel. En toile de fond de ces amitiés, la guerre d'Algérie et son lot de malheurs qui touchent Michel de près, la littérature dont il est un fervent amoureux, et le rock'n roll.

Au fil du roman on découvre les morceaux éparpillés du puzzle que constitue la vie des membres du club. Parmi ces hommes, Igor et Sacha que Michel aime particulièrement. Mais voilà, Igor hait Sacha et le traite avec mépris. Pourquoi ? Qu"est-ce qui dans la vie de ces êtres broyés par le malheur justifie cette haine ? Michel aimerait le savoir mais se heurte au silence des deux. Petit à petit les fils de l'histoire se dénouent, les pièces du puzzle se rejoignent. Un jour Michel découvre enfin pourquoi Igor hait Sacha.

J'ai beaucoup aimé la construction du roman, ses  allers-retours entre passé et présent, les personnages tous très attachants, des plus importants au plus secondaires. Tous ont de l'épaisseur, du panache. Tous sont des héros à leur façon.

Lorsque j'ai refermé ce livre, je n'ai pas pu les oublier. Je repensais à leur destin, à leurs choix, bons ou mauvais. Ils n'étaient plus seulement les amis de Michel, ils étaient devenus les miens.

02/04/2010

Le mot

images.jpgEcrire sur le "mot", parler du "mot", chanter les louanges du "mot" ? Un petit défi que l'émission de France Culture "Des papous dans la tête" a lancé à des écrivains. Bien sûr, je reste à ma modeste place pour parler des mots. Il me faut d'abord mettre le moteur en route, mobiliser mon imagination, m'autoriser mille fantaisies tout en veillant toutefois à modérer mes excès. Alors, le mot, ce cher mot que nous molestons à longueur d'année, que les siècles modèlent et modernisent en fonction des modulations des civilisations et des mœurs, ce cher mot donc est depuis que je sais lire mon compagnon fidèle. Vecteur de mes émotions, je le choisis, je le pare de douces folies.  Modeste, plein de morgue, timoré, moqueur ou mollasson, il est le timonier de ma création. Il se déguise en chameau, plumeau ou sumo. Parfois démodé il échappe de peu à la démolition ou démobilisation, c'est selon. Si on le soupçonne d'être démoniaque, il tombe en commotion pour qu'on l'oublie, c'est plus commode. C'est un émotif… Mais, motus et bouche cousue, il arrive qu'après avoir été émotté il amorce une nouvelle vie.

26/03/2010

Arbre

 

images.jpgL'arbre

Sous ce sobre substantif se déploie de par la terre entière une multitude variée aux nombreux points communs.

images-1.jpgArbres d'ici ou bien d'ailleurs, tous sont habillés d'écorce. Écorce rouge, écorce noire, écorce tavelée, claire ou foncée. Écorce rugueuse ou lisse sur laquelle l'œil attentif voit se dessiner d'étranges paysages.

Arbres d'Europe ou bien d'Afrique, tous lèvent vers le images-3.jpgciel leurs multiples bras qui s'agitent, ploient, supplient, se brisent sous la poussée du vent.

Arbres des tropiques, arbres des montagnes, tous ont un tronc, abdomen parfois mince comme celui d'un anorexique, parfois dodu comme un Big Mac.

Arbres d'ici ou bien d'ailleurs, tous tiennent debout et se nourrissent grâce à leur chevelure souterraine, entrelacs végétal qui court sous la glaise.

Arbres feuillus ou résineux aux robes caduques  ou persistantes, tous laissent glisser la pluie sur leurs ramures.

Arbres modestes tel un moine austère, qui jamais ni fleur ni fruit ne produisent, arbres que le printemps habille en mariée et l'été en Prada, tous servent de refuge à l'oiseau effarouché ou aux dangereux prédateurs.


Arbres, tous arbres, si proches et tellement différents.