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28/02/2009

Fais-moi un signe… Crise d'ego

 Le mois de février s'achève, et j'aimerais demander aux quelques personnes qui me lisent une petite évaluation( oh ! le vilain mot ! ) de ce qu'elles ont découvert sur mon blog. Pourquoi cela me direz-vous ? Crise d'ego ? Je ne pense pas. J'ai tout simplement besoin de communiquer. J'ai créé ce blog pour faire des gammes en quelque sorte, pour retrouver le goût d'écrire. Ce n'est pas, comme vous l'avez constaté, un journal intime ou une lettre de nouvelles. Ce sont mes humeurs, bonnes ou mauvaises, mes coups de cœur littéraires ou autre, mes découvertes, parfois une histoire que j'ai imaginée. Alors, faites-moi un signe, pas tous les jours bien sûr, mais de temps à autre. Juste pour le plaisir de vous rencontrer. 

27/02/2009

Indigestion

images.jpegJe n'aime pas certaines librairies qui vendent des livres comme d'autres vendent des chaussures, des frigos ou des pizzas. Notez que je n'ai rien contre le fait de vendre les produits précédemment cités, je me chausse, j'ai besoin de temps à autre de m'acheter de l'électro-ménager et je ne déteste pas manger une bonne pizza. Inutile de nommer ces hyper-librairies, tout le monde les connaît.

Bien que  je ne les aime pas, il m'arrive de les fréquenter. Manque de temps, paresse à l'idée de devoir aller au centre-ville. Un jour, je pousse les portes de l'antre et j'entre, pleine d'envies, comme je le ferais dans une pâtisserie. Je musarde, je furète, je lis quelques pages. Et soudain, je me sens envahie par le doute. Les livres sont partout ! Têtes de gondole alléchantes, racoleuses, piles entassées sans goût, étagères surchargées. Un monceau de choses écrites à propos desquelles personne ne peut me donner un véritable avis. Qui accepterait de me guider parmi tous ces noms que je ne connais pas ? Comment savoir ce qui vaut le détour et ce qui n'est qu'un mirage ? Un malaise s'installe en moi. J'ai sélectionné quelques œuvres dont j'ai entendu parler. Soudain, elles pèsent dans mon panier plastique comme un hamburger dégoulinant de gruyère sur mon estomac. Alors que j'aimerais les lire, voire les posséder, je les regarde avec dégoût. Je sens monter en moi une légère nausée. Trop de livres tue le livre. Discrètement je les repose tous là où je les ai pris, et je m'enfuis, vite, vite loin de cette caverne où les Ali Baba de l'imaginaire  perdent leurs trésors. C'est juré, la prochaine fois je prendrai le temps de me garer, d'aller au centre ville et de fouiner avec bonheur parmi les rayons de L'eau Vive, ma librairie préférée ! 

Clandestin

Parfois la vie nous emmène là où nous ne pensions pas aller. Notre route croise celle d'un inconnu qui au fil des jours devient quelqu'un. Quand l'inconnu en question est africain, immense, noir-noir comme disait Murielle Robin, et qu'il est clandestin depuis six ans, cela nous remue profondément le cœur. Clandestin, exploité depuis six ans par ses propres compatriotes. Pas de congés depuis six ans. Pas de rencontre avec sa famille depuis six ans. Une vie à la portion congrue pour envoyer de l'argent au pays. Clandestin, pauvre parmi les pauvres, il est  considéré comme un nabab par ceux qui sont restés là-bas. Il est le riche qui vit en Eldorado et  dont les autres attendent la lune. Il ne parle pas français. Sa langue pour communiquer est l'anglais, mais un anglais pas toujours facile à comprendre, même par des anglophones. La barrière linguistique augmente sa solitude car ceux qui ne parlent pas l'anglais n'osent pas l'inviter. Pourtant, il a toujours le sourire. Il accueille avec joie la moindre manifestation d'amitié. Il pense rester encore quelques années le temps de finir de payer la maison qu'il fait construire au  pays.

Jusqu'au jour où son corps n'en peut plus de ces semaines exténuantes, de ces années sans congés, du mal du pays. Son corps en a plein le dos, et le dos ne répond plus présent. Tout s'effondre. Clandestin, il ne peut plus travailler et donc ne touche plus rien. Et là, nous nous retrouvons totalement impuissants. Une solidarité s'organise autour de lui. Cependant, si nous pouvons l'aider à payer le kiné, nous ne pouvons réparer son dos. Si nous pouvons lui donner un peu d'argent, nous ne pouvons lui fournir du travail. Et bien sûr, nous ne pouvons lui apprendre le français en quelques jours. Nous ne pouvons pas grand chose sinon l'emmener dans des associations diverses pour l'aider à trouver une solution. Et il n'y a pas d'autre solution que le retour au pays où 80% de la population n'a pas de véritable emploi. Malgré tout ce que nous avons tenté, nous avons le sentiment douloureux de le renvoyer à sa misère. Et les questions affluent : comment rester en contact ? Comment être sûr qu'il ne meurt pas de faim ? Comment l'aider, de façon pratique à  créer quelque chose chez lui ? Et nos bonnes intentions se heurtent à notre impuissance. Nous avons mauvaise conscience et nous ne pouvons que pleurer.