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05/02/2009

Sale temps pour un marshmallow

images.jpegBaudelaire,(encore lui ! ) parlait des "merveilleux nuages". De la fenêtre, je les vois défiler. Gris, noirs, bedonnants, gonflés de cette pluie qui va arroser nos têtes et nos jardins. Sauf qu'aujourd'hui, je ne les trouve pas merveilleux. Le vent du sud les pousse en rang serrés. Ils passent au-dessus de nous, le sourcil froncé, la bouche mauvaise, orageux bien que nous soyons en février. Nul nuage blanc et léger à l'horizon. Si le soleil ose un timide salut, une duègne sombre le couvre de son opulence.

A cause d'eux, mon après-midi est en suspens. Pleuvra ? Pleuvra pas ? Me faut-il sortir mes chaussures de randonnée, mes bâtons et ma polaire, ou dois-je prévoir de regarder tomber la pluie ? On manquait d'eau l'été dernier, mais aujourd'hui on risque, comme dans Cent ans de solitude de Garcia Marquez, de voir la mousse pousser jusque dans nos salons. Ah ! si d'un coup de souris d'ordinateur, je pouvais aller sur Météo France ôter les nuages gris, les flèches du vent et poser un magnifique soleil sur le Languedoc-Roussillon ! Ce temps me plonge dans une torpeur exaspérante. Il me semble que toute ma personne se transforme en marshmallow.

04/02/2009

Karoo boy

 

images-1.jpegJe suis en train de lire un roman qui se situe en Afrique du Sud au temps de l'apartheid. Karoo boy de Troy Blacklaws. Le nom de l'auteur est vraiment surprenant. Est-ce un pseudonyme ? S'appeler Blacklaws, soit Lois noires, dans un pays où toutes les lois étaient blanches ressemble à une provocation.

Douglas, un adolescent du Cap voit son univers familier s'écrouler en un bref instant. Son frère jumeau est tué accidentellement par son père, sur la plage, lors d'une partie de cricket. Le couple parental se désagrège. En quinze jours, toute la vie de Douglas bascule. Son père quitte la maison. Sa mère achète une vieille bicoque dans un trou perdu appelé Karoo. Seul repère fixe, la bonne noire qui les accompagne dans cet exil. Douglas dont la famille a des idées progressistes, découvre dans ce lieu perdu les réalités de l'apartheid. Enfant de la grande ville, il est rejeté par les garçons de son âge. Il se lie d'amitié avec un vieux noir qui travaille dans un station à essence, et tombe amoureux de Marika. On découvre à travers ce roman le douloureux parcours d'un adolescent qui doit soudain trouver tout seul le chemin de la vie. Père disparu dans l'immensité africaine, mère soudée à son chagrin : "Je ne pourrai plus jamais être heureuse. Il y aura peut-être des moments de bonheur, mais la douleur sera toujours là. " 

Avant la fin de l'apartheid, j'avais lu entre autre, Une saison blanche et sèche d'André Brink, l'Alliance de Michener et Pleure, ô mon pays bien aimé de Paton. J'avais vu des film comme Cry freedom de Richard Attenbourough. Mais il a fort longtemps que je n'ai plus rien lu sur cette terrible période. Ce qui me touche dans ce roman, c'est la parcours de ce garçon, son regard sur les événements.  On voit que, même si la servante noire mange à part dans une assiette en fer, il n'a pas d'idée précise sur la réalité de l'apartheid et du racisme. Sinon, comment expliquer qu'il se lie d'amitié avec un noir ?  Style délicat, sobre et proche de ce qu'un adolescent peut penser ou éprouver. Les mots d'afrikaans ou de xhosa, zoulou qui parsèment le texte murmurent à notre oreille la  musique étrange d'un pays ou civilisation et barbarie se mêlent et se confondent jour après jour.

03/02/2009

Correspondances

images.jpegDès que j'ai su lire, j'ai aimé les histoires et la poésie. Dès que j'ai su écrire j'ai éprouvé le besoin de jouer avec les mots, de créer des images. Avant de savoir lire et écrire j'ai écouté les récits que notre mère nous racontait ou que la radio diffusait. Je m'immergeais dans un autre univers, composant des tableaux à partir de ce que j'entendais. Et depuis j'ai la sensation que tout se mêle.  Un chat  déambule dans le jardin ? Et hop, souplesse, douceur, liberté viennent caresser mon esprit. Le jasmin offre son parfum suave et la musique de la brise dans les pins résonne à mon oreille. Tout se mêle, fragrances et mélodies, mots et paysages. Baudelaire appelait cela les correspondances. Pour moi c'est la réserve de mon imaginaire et je dois veiller à ce qu'elle ne soit jamais vide.