220253

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/02/2009

Une parenthèse de fraternité

Je suis allée écouter un homme, nommé Henry Quinson, qui, à l'âge de 28 ans a décidé d'abandonner un poste de traider fort lucratif pour la vie monastique. Après quelques années passées dans un couvent cistercien il a fondé une communauté de moines dans une cité HLM des quartiers nord de Marseille. Là, sans prosélytisme, lui et ses compagnons ont tissé des liens d'amitié et de fraternité avec les musulmans de ce quartier. Ils ont mis en place un soutien scolaire à l'intention des enfants. Ils sont totalement immergés dans cette cité où ils sont connus pour ce qu'ils sont : des chrétiens engagés dans une vie de don de soi. Cet homme était touchant à cause de sa simplicité et de sa modestie. Il ne désire pas être une référence ou un modèle à suivre. " D'autres que moi font des choix aussi radicaux, et personne n'en parle. " On le sent pressé de retourner à ce qui est le plus important pour lui, à savoir ce qu'il vit dans ce quartier. 

Je trouve que ce genre de témoignage fait du bien. On nous parle tant de ce qui va mal, des choses atroces commises çà et là, qu'on finit parfois par désespérer de l'humanité. Ces personnes sont des parenthèses de fraternité et elles consolent du reste, elles nous invitent à lever les yeux plus haut. Oui, le monde est fou, mais au cœur de cette folie il existe des gens encore plus fous qui font le pari de l'amour.  

 

11/02/2009

Tours et détours

 La terre tourne autour du soleil, la lune tourne autour de la terre, et moi, parfois, je tourne  autour du pot. De temps à autre je tourne en rond. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement sauf si les lois de la géométrie ont été changées. Je m'efforce de tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler, et malgré cela il est des conversations qui tournent mal. Il y a longtemps, j'ai tourné de l'œil parce que j'avais ingéré une nourriture qui m'avait retournée. Je jure que je n'ai jamais détourné de fonds, mais il m'est arrivé de détourner l'attention de quelqu'un et même de le tourner en ridicule. Enfin, je tourne les talons plusieurs fois par jour. 

Je tourne donc, me retourne et me détourne sans cesse dans mes journées éclectiques, au point que j'en ai le tournis et en reste tourneboulée. Mais  chose curieuse dans l'univers, la terre et la lune tournent sans cesse et nul ne l'ignore, alors que moi, malgré la variété de mes tours et détours, nul ne me mentionne quand il s'agit d'étudier les lois de la physique.

09/02/2009

Le Ventoux

Lorsque je descends vers Avignon je l'aperçois. Il ressemble à un géant. En ce mois de février il a revêtu une immense cape blanche qui recouvre une partie de ses flancs. Après la fonte des  neiges, ses roches calcaires se détachent  en un faux col rugueux.               Je ne me lasse pas de le voir surgir soudain au détour d'une rue, plein de sa force tranquille. Il est le veilleur de notre région. Solide, immuable, rassurant, toisant de loin le Rhône dont les eaux tumultueuses aiment à se répandre sur les berges et dans les jardins. 

Quand on se décide à le voir de plus près, on marche à travers les pins et les chênes dont le parfum, en été,  est exacerbé par la chaleur. Si on a l'audace de gagner le sommet, on apprécie la fraîcheur de l'altitude, la pureté de l'air et les framboises au mois d'août . Il arrive que l'on aperçoive des chamois dans les pierriers ou sur le sentier que l'on a emprunté. Je n'ai jamais encore croisé la chèvre de M Seguin. Il paraît que le loup l'a mangée un soir d'été.