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04/12/2011

Le son du popcorn…

images-1.jpgAh ! Le son du popcorn le soir au cinéma ! Tandis que s'éteignent les lumières et que le noir envahit l'espace, les voix s'apaisent, et, soudain, l'on perçoit un grignotement léger. Oh ! Très léger ! Juste le bruit discret d'une armée de souris parties à l'assaut d'un pain rassis. Schrunch ! schrunch ! schrunch ! De nos jours les nourritures spirituelles ont besoin d'être accompagnées de nourritures terrestres, qu'on se le dise. Manger et voir si l'on ne peut manger et boire. Vous me direz que ceci ne date pas d'hier et que les distributeurs de popcorn ont remplacé les ouvreuses d'autrefois qui vendaient leurs glaces et leurs bonbons durant feue l'entracte. Ce n'est pas faux, à ceci près que jadis, l'heure du chocolat glacé avait lieu avant que ne passe le film. Lécher un bâton Miko était me semble-t-il moins bruyant que manger une énorme masse de maÏs soufflé, surtout s'il est au caramel. Enfin, il n'y avait pas l'odeur de friture qui accompagne immanquablement ce type de met.

Je dois être une vieille ronchonne, mais le son du popcorn ne parvient pas à m'émouvoir ni à aiguiser mes papilles. Lorsqu'apparaît un spectateur armé de son verre et de sa cannette, je souhaite ardamment qu'il sente les ondes négatives émanant de ma personne et qu'il se précipite sur une autre place, afin que je n'ouïsse point le son du popcorn le soir au cinéma.

Ah! le son du cor le soir au fond des bois c'est autre chose !

17/10/2011

America, America

Pourquoi suis-je plongée depuis quelque temps dans l'Amérique et ses problèmes inter-raciaux ? Á vrai dire je n'en sais rien. Le hasard des rencontres à la bibliothèqe y est pour beaucoup. La première fois que j'ai vraiment découvert les problèmes entre races, c'est en lisant, l'un après l'autre, sur les conseils de mon professeur de français, Le journal d'Anne Frank et Black boy de Richard Wright. Cela peut paraître curieux aujourd'hui à quelqu'un de  15 ans  et habitué à croiser dans la rue des personnes venant du monde entier. Mais quand j'avais 15 ans, en 1968, je vivais dans un monde protégé. Même la guerre d'Algérie n'était parvenue que très faiblement à mes oreilles. On avait construit dans notre village  des maisons pour "les rapatriés", une race dont je ne connaissais pas alors l'existence. Mes parents ne tenaient jamais de propos racistes si bien que j'ignorais qu'être juif ou noir pouvait être un péché impardonnable. Aussi la lecture de ces deux ouvrages m'ouvrit-elle l'esprit et depuis ce jour j'ai toujours aimé lire à ce sujet. J'ajouterai qu'outre ces lectures la mort de Robert Kennedy et celle de Martin Luther King  agirent comme des révélateurs d'un monde où tout le monde n'est pas beau et gentil. En fac je découvris Frantz Fanon, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Edouard Glissant, Mouloud Ferraoun.  Lorsque je dus choisir un sujet de mémoire pour ma maîtrise de lettres, je choisis le thème de la littérature de la décolonisation. Plus tard ce fut l'apartheid, la ségrégation aux USA, le massacre des indiens d'Amérique, les livres sur la Shoa. Récemment j'ai lu La couleur des sentiments Katrine Stocket et bien sûr j'avais dévoré voici trois ans Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper lee.

Pour revenir au début de mon article, je voudrais vous parler de deux romans d'écrivaines américaines :

DownloadedFile.jpegFille noire, fille blanche de Joyce Carol Oates. C'est un roman très dur car il n'y a pas réellement d'espoir. C'est d'une part l'histoire d'une impossible cohabitation entre une étudiante blanche pétrie de bonnes intentions et de culpabilité à l'égard des noirs, et d'une étudiante noire, fille de pasteur, murée dans son rejet des autres. D'autre part, c'est aussi l'histoire de la famille blanche, dysfonctionnelle, dont le père, avocat des causes "révolutionnaires", finira sa vie en prison. Tout le récit est fait à travers la bouche de Genna qui, des années après le drame décide d'écrire ce qu'elle appelle la vérité.Ce roman est parfait tant du côté de l'écriture que de celui de la traduction, mais il laisse un goût amer. En insistant on peut trouver une faible lueur d'espoir dans l'amour inconditionnel que Genna porte à son père qui a été un père absent et inconscient de toutes les souffrances vécues par ses enfants, à cause de ses choix de vie souvent contestables.

 

DownloadedFile-1.jpegLa fille tombée du ciel de Heidi W Durrow traite des rapports blancs/noirs sous un angle tout à fait différent. Là encore l'histoire est racontée en partie par Rachel une adolescente métis aux yeux bleus, fille d'une mère danoise et d'un père noir, officier dans l'armée américaine après la guerre. Rachel est élevée par sa grand-mère noire suite au décès de sa mère et à la défection du père. Petit à petit nous découvrons l'ampleur du drame vécu par cette enfant brillante, hypersensible dont un pan de sa vie, les circonstances de la mort de sa mère,de son frère et de sa petite sœur, lui échappent totalement. Le récit alterne passages à la première personne, où Rachel raconte sa vie, ses relations avec sa grand-mère bigote, sa tante Loretta, l'ami de celle-ci, et passages à la troisième personne où nous découvrons des personnages qui gravitent autour du drame. Une histoire magnifique et bouleversante.

 

Du coup, dans la foulée, j'ai acheté La couleur pourpre  d'Alice Walker, immense succès des années 80 et Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage qui est le récit autobiographique de Maya Angélou. Je vous en reparlerai quand je les aurai lus. Á bientôt !

03/09/2011

Á bon chat, bon rat…

Á bon chat bon rat ? Au fond je ne sais pas vraiment ce que signifie cet adage. Cela veut-il dire qu'un bon rat est un rat mort et de ce fait que le chat qui exécute un rat est un bon chat ? Sous-entendu  : " Le chat qui ne chasse pas les rongeurs est un mauvais chat. "

Trève de remue-méninge, moi, j'ai un bon chat, même deux : un blanc et un noir" Une chatte et un chat. Et, ils chassent !

J'avoue que depuis que j'ai vu Ratatouille, je ne trouvais plus les rats aussi répugnants qu'autrefois. De plus, cet été, j'ai lu l'histoire de Firmin de Sam Savage, le rat qui savait lire, images.jpeget une petite tendresse m'était venue pour cette gente honnie. Mais, point ne faut exagérer. J'aime les rats qui savent se tenir, rester chez eux et qui ne squattent pas mon toit. Au fond j'aime les rats de contes de fées et de dessins animés. J'en ai eu la preuve lorsque le bruit fait une nuit par un, ou des rats, dansant la sarabande sous nos tuiles, n'a éveillé en moi aucune compassion. Et lorsque, deux jours plus tard, nous avons trouvé dans le jardin un énorme rat sans tête, le dégoût s'est mêlé au soulagement.

Je pensais que nous en avions terminé avec ces maîtres rongeurs, quand, aujourd'hui, nous avons découvert un deuxième rat mort, de mort violente. Et j'avoue que devant ce désolant spectacle, je me suis surprise à ne plus aimer les rats du tout, et à aimer encore plus mes chats !

Décidément, Á bon chat, bon rat…