220253

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/03/2009

Pourquoi font-elles cette tête ?

Pourquoi les mannequins  font-elles toujours la tête ? Oserais-je dire, font-elles la gueule ? Ces créatures magnifiques seraient-elles susceptibles de séduire beaucoup plus en affichant une mine blasée, désagréable ou hautaine ? Elles devraient, au contraire, être rayonnantes. Pensez, tout le monde ou presque désire leur ressembler. Elles sont les icônes de nos fantasmes. Elles ont sur le dos ce que la plupart des femmes ne porteront jamais, elles perçoivent des émoluments qui dépassent l'imagination, elles semblent vivre perpétuellement au-dessus de la mêlée, et, pourtant, elles affichent un air blasé, elles boudent. Je sais, je sais, on leur demande de faire une mine de six pieds de long pour que notre regard se focalise sur la tenue et non sur celle qui la présente. Pourquoi dans ce cas ne pas choisir un beau porte-manteau en bois  imputrescible, de préférence commerce équitable ? On ne regarderait que la robe.  Je trouve curieuse cette vision des choses. En ce qui me concerne j'ai du mal à acheter quelque chose dans une boutique où les vendeuses sont revêches, par voie de conséquence, mon regard est dérangé par un mannequin qui fait la tête et je n'ai pas envie de m'attarder sur la robe qu'elle porte. Vous me direz que ça fait une belle jambe aux Lagerfeld de tout poil, car ils savent que je ne pousserai jamais la porte de leur magasin.  J'ai entendu hier à la radio, qu'une étude récente démontrait qu'une femme souriante attirait beaucoup plus les hommes. Le sourire illumine un visage et même le plus ordinaire en retire une grâce certaine. Alors mesdames les top-modèles, même si vous n'avez pas besoin de ça pour séduire, souriez, cela vous rendra votre humanité. 

10/03/2009

Coupe de printemps

Quand vient le printemps, que les oiseaux chantent à tue-tête dès potron-minet, je me sens l'âme bucolique, le pied alerte, la main frémissante. C'est tout juste si des bourgeons ne tentent pas d'éclore sur mes cheveux. Mes narines sont à l'affût des senteurs de toute sorte, mes yeux guettent la violette qui se cache sous le forsythia, la pâquerette qui secoue sa jolie corolle, l'herbe qui reverdit avec enthousiasme. 

Je me transforme alors en homme des bois. Je chausse mes vieilles chaussures de jardin qui ont un jour servi d'apéritif au chien, j'enfile un pantalon sans forme et un pull "qui ne craint rien" et me voilà parée (le mot est peut-être mal choisi) pour faire une beauté à mon jardin. Je taille, sans état d'âme le lantana, le solanum et l'arbre à papillon. Je protège mes douces mains à l'aide de bons gants en cuir pour raccourcir mes rosiers à qui et je fais une coupe sévère. Ils finissent tous par ressembler à des légionnaires avec leurs chicots branchus qui se dressent au soleil. Je suis certaine que lorsqu'ils me voient tous débouler armée de mon sécateur, ils me trouvent l'air féroce. " Tous aux abris ! " doivent-ils se dire entre eux. " V'là la maniaque du sécateur, la virtuose du râteau ! " Franchement, s'ils avaient l'occasion de se voir dans un miroir, ils me remercieraient de ce nettoyage intempestif, ils me baiseraient les genoux ! Mais voilà, ils n'ont nulle glace dans laquelle se mirer et ils regardent avec mélancolie tomber leurs rameaux fanés, gris, ternes et tristes. Heureusement, dans quelques jours, ils commenceront à se couvrir de feuilles et de bourgeons. Je les entends déjà pousser des cris de joie et rivaliser d'imagination pour embellir le jardin. Et moi, je les écouterai, tout en plantant quelques nouvelles espèces. 

09/03/2009

Les amandiers sont en fleur

images.jpegLes amandiers sont en fleur. C'est un peu tard. D'habitude, début février on voit s'ouvrir leurs fleurs blanches ou roses dans les jardins ou sur le bord des routes et des chemins. Mais cette année, le froid les a rendus prudents, ils ont attendu. Cependant, ils ne pouvaient surseoir plus longtemps au risque de se faire damer le pion par les cerisiers et toute la cohorte des fruitiers. Alors, bien que le Ventoux soit encore couronné de neige et que l'on ait besoin de chauffer les maisons, ils sont partis à l'assaut du printemps.  Ils sont magnifiques, plantés au hasard, avec leur tronc rugueux que le mistral a torsadé au fil du temps. De ma fenêtre de chambre j'en vois un, tout près. Il est encore très jeune, dix ou quinze ans  à peine. Il est frêle, un peu trop à l'ombre. Il vient éclairer de ses fleurs légèrement rosées une haie tristounette de cyprès malingres. Cet amandier là est le restaurant des écureuils. Dès que les amandes apparaissent, ils s'installent sur les branches flexibles et grignotent sans se soucier de l'heure qu'il est ou du temps qu'il fait. Les amandiers sont les ambassadeurs du printemps. Une fois qu'ils ont fleuri la nature se déchaîne et c'est une débauche de fleurs et de parfums dont je ne me lasse pas.