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28/04/2009

La vie d'un ado est vraiment monotone

La vie d'adolescent n'est pas toujours folichonne, je ne l'ai pas oublié. Cependant, si tel était le cas, une piqûre de rappel propre à me rafraîchir la mémoire m'a été offerte dimanche dernier. Oh ! de minuscules détails, un courant d'air léger venu du passé. Deux petites scènes ont pointé du doigt les contraintes de l'adolescence. Rien de dramatique ni de traumatisant.

Nous étions une dizaine à fêter l'anniversaire de la sœur aînée de mon ado chéri. Certes il aime beaucoup  tout le monde et il est de bonne composition. Mais, soyons lucides, un repas de famille où la différence d'âge entre lui et les autres convives tient dans un fourchette allant de    moins 8 ans à moins  70 ans, ce n'est pas forcément l'extase. Même si l'on n'y peut rien, on peut au moins reconnaître que bon… il y a plus excitant comme dimanche. 

Première scène : c'est le moment de prendre l'apéritif. Il pleut des cordes donc nous nous installons au salon. Mon ado,  soucieux de son confort, comme tout un chacun,  s'assied sur le canapé alors que sa grand-mère prend une chaise. On aimerait que le réflexe soit autre, mais soyons honnêtes, qui au même âge n'aurait pas vivement convoité le canapé ?  Vous allez me rétorquer : "Convoité, peut-être, accaparé, certainement pas ! " Il paraît que c'était mieux avant …Bref !  Je lui fais remarquer qu'il doit céder la place à sa grand-mère. Bien sûr, il s'exécute mais je lis dans ses pensées : "Quand on est petit, on passe toujours après les grands ! C'est pô juste. " Finalement sa grand-mère n'a pas voulu du canapé. Parfois le privilège de l'âge pèse autant que l'inverse. Coup d'œil reconnaissant du petit-fils à sa mamie. 

Deuxième scène : Séance de photos. Les réunions de famille sont l'occasion de passer à la postérité, d'autant plus que ce jour-là, quatre générations sont présentes : arrière-grand-mère, grands-parents, parents et petite-fille. Donc immortalisons cet instant ! Et voici mon ado installé sur l'accoudoir du canapé, la moue boudeuse, attendant que cesse la torture. Mais celle-ci dure un peu trop à son goût. " Pffft ! souffle-t-il exaspéré, je déteste les séances de photos ! " Et je me revois au même âge tentant d'échapper à un supplice identique lors de la communion d'un de mes cousins. Pourtant, avec le recul, j'apprécie ces photos de l'année de mes quatorze ans. Je lui dis que je comprends son ennui, mais qu'un jour, plus tard, il aimera regarder ces clichés du 26 avril 2009. Un mauvais moment à passer pour de vrais instants de joie. 

Heureusement pour lui ce dimanche s'est achevé dans la bonne humeur : à 16 h 30 ses cousins sont arrivés, et malgré le ciel gris ils ont passé le reste de l'après-midi au jardin. 

23/04/2009

Premières fraises et tomates

images.jpegÇa y est ! Je suis retournée au marché… Hummm ! ! ! L'hiver je renâcle à me lever tôt, à affronter le froid, le mistral qui nous transperce jusqu'au creux des oreilles, à rentrer les doigts gourds et les pieds figés dans la glace après avoir longé les étals clairsemés. Car, il ne faut pas croire que je sois la seule à craindre le froid. Les marchands désertent fréquemment les lieux dès décembre passé jusqu'à l'arrivée du printemps. Faut dire que les touristes préfèrent voyager sous des cieux plus cléments.  Mais quand "avrilnetedécouvrepasd'unfil" est là, je suis comme le cheval qui sent l'écurie, je prends le chemin du marché sans même y penser. Lorsque j'arrive je vois que tout est en place. Le marché me fait un signe, il m'a reconnue. Je longe les allées, le nez au vent. Je musarde parmi les effluves qui me caressent les narines, je grignote une couleur par-ci, une couleur par-là, je cueille un rire, une remarque amusante. Je fais mon marché de sensations. Les fraises côtoient les tissus, les poulets rôtis se font dorer au cri du marchand de poichichade. Le vendeur aux mille tomates lance des œillades assassines. L'apiculteur offre son incomparable miel de lavande. J'achète des asperges, quelques tomates cœur de bœuf, et les premières fraises. Quel parfum ! Délice du printemps avec une vraie chantilly maison. Á cette idée, je salive. C'est ça le bonheur du marché. Je ne remplis pas uniquement mon panier, je ressource mon âme que l'hiver laisse parfois un peu flétrie. 

22/04/2009

Un cavalier qui surgit hors de la nuit…

images.jpegIl a une belle cape noire, un bandeau noir sur les yeux, un chapeau noir, une chemise noire, un pantalon et des bottes noirs, et, surtout, il a un cheval noir ! Tornado. Le fidèle qui caracole, galope, vole à travers la nuit, noire elle aussi, de la Californie de jadis. Il court au secours de la veuve et de l'opprimé, il dénoue les pires complots fomentés par l'Aigle et ses sbires. Il a l'œil pétillant, la moustache coquine et le beau sourire de Don Diégo. Bien qu'il ne change ni de voix ni de moustache, personne ne le reconnaît jamais, sauf nous qui sommes dans le secret. Zorro ! Le cavalier noir qui surgit hors de la nuit depuis plus de quarante ans, fait partie des séries les plus regardées des français le dimanche soir. Comment est-ce donc possible ? Si l'on ôte nos lunettes roses, si l'on remise au placard notre cœur d'enfant, on découvre un bélâtre, toujours mis en valeur par la stupidité de l'énorme sergent Garcia, fidèlement suivi par son sourd-muet de service, et assuré de l'extase amoureuse des jeunes filles au secours desquelles il vole sans hésitation. En fait, Zorro est une série pleine de clichés, de bons sentiments, d'incohérences. On y trouve l'archétype du héros sans peur et sans reproche qui même au bord de la mort s'en tire toujours sans une égratignure. C'est kitsch à souhait, et, j'ose le dire, j'adore, car je peux regarder chaque épisode avec un double regard : celui  de l'enfant et celui de l'adulte. Cela m'amuse infiniment et j'avoue attendre avec joie ses nouvelles aventures.