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13/04/2009

Les petits riens

images.jpegLa vie est faite essentiellement de petits riens qui glissent souvent sur nous sans y déposer quoi que ce soit, en apparence. Ils rythment nos existences, donnent le ton, mais nous n'y prenons pas garde. Quand en fin de journée nous faisons le bilan, que reste-t-il, si les mille petits riens se sont fondus dans notre indifférence ? Peu de chose à vrai dire. Alors, de temps à autre nous pouvons marquer un temps d'arrêt et contempler les petits riens du jour. Les deux merles qui se chamaillaient dans la haie. Notre chienne jouant au foot dans le jardin. Le thym en fleur dans la garrigue où nous avons marché. Les premières fleurs du wégélia. Une plante disparue pendant l'hiver surgissant de la terre. La voisine venue nous offrir des dragées et de la pièce montée pour le baptême de sa fille. Le rire des enfants dans le jardin d'à côté. L'installation de l'étendoir à linge.

La liste pourrait se poursuivre presque à l'infini. Elle forme un kaléidoscope aux compositions multiples et colorées. Elle révèle les joies fragiles de l'existence qui sont une eau fraîche dans les moments arides de nos vies 

12/04/2009

Jeux interdits

images.jpegHier soir nous avons regardé un très vieux film : Jeux interdits de René Clément. Les impressions que j'avais ressenties la première fois où je l'ai vu, sont revenues, intactes. La beauté du noir et blanc. Le jeu sur l'ombre et la lumière. La violence du bombardement qui tue les parents de la petite Paulette. La description de ce milieu rural des années quarante, quand il n'y avait pas l'électricité dans les coins reculés et que l'hygiène et le confort n'étaient pas encore à l'ordre du jour. J'ai aimé le regard du cinéaste sur cette famille Dollé, un regard exempt de jugement et crû tout à la fois.  Et puis, bien sûr, il y a Paulette et Michel interprétés par Brigitte Fossey et Georges Poujouly. Le naturel de ces deux enfants, la complicité très forte qui les unit sont vraiment étonnants et nous remue profondément. La petite Paulette est arrachée à l'amour de ses parents avec une incroyable brutalité. Elle n'a pas le temps de pleurer, de se plaindre, le flot des gens qui fuient  l'emporte loin d'eux. Elle n'a probablement jamais entendu parler de la mort. Elle va devoir l'apprivoiser en créant un cimetière pour son chien et d'autres bêtes que Michel tue pour elle. Ce jeu qui unit les deux enfants est morbide, mais la guerre ne leur a pas laissé d'autre issue. Elle exerce sur eux une violence qui les traumatise et les oblige à conjurer la mort en jouant avec elle. Á la fin les deux enfants sont séparés à jamais. Paulette est incapable de donner son véritable patronyme et elle dit s'appeler "Dollé", comme Michel. Ce dernier en perdant Paulette perd son innocence. Il découvre que les adultes mentent et se parjurent. Probablement que cette déception fera de lui un autre homme que celui qu'il aurait pu être. 

Ce film est très vieux me direz-vous. Oui, il a 58 ans, mais la détresse dont il parle n'a pas pris une ride. Le monde est plein de Paulette et de Michel à qui la guerre a volé leur enfance. Le rôle de l'artiste n'est-il pas de transformer cette douleur en œuvre d'art, pour qu'elle nous touche dans son universalité ? C'est ce qu'a fait René Clément et malgré le temps écoulé, son film possède toujours la même force. 

11/04/2009

Le bikini

images.jpegIl y a quelques jours, nous avons fait stériliser notre chienne, opération indispensable pour qui ne veut pas se lancer dans l'élevage du meilleur ami de l'homme.  C'est une jeune femelle plus ou moins terveuren, (comprenez une jolie bâtarde) sympathique et affectueuse.  Tôt le matin, nous l'avons conduite chez le vétérinaire. Le soir nous l'avons récupérée emballée comme une paupiette de veau. Un bandage la ceinturait des pattes avant aux pattes arrière, lui donnant l'allure d'un chien-chien à sa mémère vêtu d'un manteau anti-gel. Le premier soir elle n'a pas bougé, l'anesthésie l'avait assommée. Dès le lendemain les ennuis ont commencé. Consciencieusement, elle s'est mise à ronger son bandage, à le trouer, à le déchirer au point qu'au bout de cinq jours nous avons dû la ramener chez le vétérinaire. Là-bas, épilation gratuite au moment où le pansement a été ôté, puis, à nouveau le saucissonnage un peu plus serré que la première fois. Croyez-vous que cela changea quelque chose ? Que nenni ! Deux jours étaient à peine passés que notre chienne avait réussi à force de se frotter sur tout ce qu'elle rencontrait, à rouler le bandage contre ses pattes arrière en une espèce de boudin disgracieux. Elle n'avait plus l'air d'un saucisson sur pattes. Elle se rapprochait plutôt de la star que photographient les paparazzi pour les journaux à scandale. En effet, sa bande roulée au bas du dos lui faisait comme un charmant bikini !  Il ne lui manquait que le bob et les lunettes de soleil !  Que ne vont pas imaginer les animaux pour se faire remarquer…