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10/04/2009

Peu m'importe

Peu m'importe le vent,

Peu m'importe la neige,

Peu m'importe la pluie qui tombe à tue-tête,

Et le soleil qui fond l'asphalte noir.

Peu m'importe l'orage qui déchiquette le ciel,

Et la bise vorace qui bouscule les flots.

Peu m'importe…

Peu m'importe le froid,

Ta main a saisi la mienne

Et réchauffe mes espoirs transis.

Peu m'importe la solitude,

Je porte toujours en moi

Le bonheur infini de pouvoir te parler. 

Peu m'importe les chagrins,

Ils ne sont grâce à toi

Qu'une poignée de sable envolée dans le vent.

Seule m'importe ta voix aux variations infinies,

Voix douce qui panse mes blessures,

Voix ferme qui secoue mes atermoiements,

Voix précise et claire, audible dans le silence d'une mer étale

Comme

Dans le fracas des vagues en furie. 

08/04/2009

Le cancre

 

images.jpegJe reviens à mon élève de lundi après-midi. Ce garçon me fait de la peine. Certes, j'imagine qu'en conseil de classe on considère que son cas est désespéré. Ce qui est peut-être vrai, encore que… Ce qui me dérange, c'est de voir qu'un élève peut faire deux classes de seconde, être apparemment  toujours faible à l'issue de ces années et obtenir un passage pour la section la plus difficile, à savoir une première S.  J'en ai connu qui avait obtenu ce passage haut la main et qui ont enduré de cuisants échecs. Il va de soi qu'un élève en difficulté admis dans cette section, se retrouvera rapidement au fond d'un gouffre dont il ne pourra probablement pas sortir. Á quoi joue-t-on ? Qui prétend-on bercer d'illusions ? Les parents ? L'enfant ? D'après la maman, son fils a été diagnostiqué "surdoué" en classe de quatrième. Et depuis, il ne fait plus rien. Que s'est -il passé dans son cerveau d'adolescent à ce moment-là ? A-t-il soudain eu tellement peur de ne pas être à la hauteur des espérances que ce "diagnostic" laissait se dessiner à l'horizon, qu'il a préféré être un cancre plutôt qu'un génie raté ? Toujours est-il qu'aujourd'hui il est dans une impasse et je ne vois pas comment l'aider à en sortir. Décidément, il me fait de la peine…

 

07/04/2009

Cours particulier

Hier j'ai reçu un élève pour un cours particulier. Il est en première et  donc supposé passer les épreuves anticipées de français dans quelques semaines. Un gentil petit gars, pas contrariant et honnête. 

Á la question : " Quel est ton problème en français ? il répond : " J'ai horreur de ça ! "

Bon… Je n'avais pas d'illusions à ce sujet car, sauf exception, je ne rencontre pas de passionnés de cette matière en cours particuliers. Je me doute bien que je ne vais pas, en quelques heures, transformer un allergique en " aficionados".  Je lui explique donc que lorsqu'on a une grippe on se soigne, même si les médicaments sont mauvais. Donc, le bac étant un élément incontournable de son parcours, il lui faudra limiter les dégâts en absorbant quelques textes éminemment toxiques. 

Nous passons donc au bilan de ses connaissance. Là, un gouffre abyssal s'ouvre devant moi. Malgré deux classes de seconde, mon gentil élève, très gentil, vraiment, pas contrariant, (je me répète) m'avoue n'avoir aucun souvenir de ce qu'il est censé avoir appris durant ces deux années. Figures de style ? Connais pas ! Méthode du commentaire ? Jamais entendu parler. Qu'a-t-il retenu du travail sur le XVIII ? Pas grand chose. Et tout à l'avenant. Et dans les autres matières ? C'est la cata… 

_ Alors mon grand, lui dis-je, tu vas donc redoubler ?

_ Non,non, je passerai puisque j'ai déjà fait deux secondes.

Gloups ! me dis-je, le passage en terminale consisterait-il à creuser davantage un ravin gigantesque ? 

_ Et ton moral dans tout ça ? Dans les chaussettes ?

_ Oui, madame, dans les chaussettes. 

Je lui pose alors une dernière question : "Qu'attends-tu de moi ? " Il répond : "Que vous m'appreniez ce que je ne sais pas. " Vaste programme ! Il espère en quelques heures rattraper le programme de seconde et de première ! Illusion, quand tu nous tiens ! 

_ Tu sais, lui dis-je, je ne suis pas une faiseuse de miracles. Mon rôle va consister à t'aider à limiter les dégâts, à viser une moyenne quasi impossible. Mais sans toi, je ne pourrai rien faire. Si tu ne lis pas les œuvres, si tu ne travailles pas les textes, si tu ne fais aucune recherche sur les auteurs et les courants littéraires, c'est perdu d'avance. Es-tu décidé à mettre les bouchées triples ? 

_ Oui, je suis décidé. 

Que dire devant une telle bonne volonté ? J'ai accepté de l'aider, mais si je vois que je "crache dans un violon", je le renverrai à sa léthargique ignorance. 

Quand sa mère est revenue le chercher, il lui a avoué qu'il avait pris la mesure de ses besoins. "Y a du boulot ! lui a-t-il dit." Vraiment mignon ce petit jeune, et pas contrariant. La suite à jeudi .