23/02/2009
Ce bon vieux Pythagore
Cet après-midi, j'ai rencontré Math et Matiques. A vrai dire je ne les fréquente plus beaucoup. D'autant moins qui'ils ont jadis invité à ma table Talès et Pythagore dont je me serais bien passée. Pour être complètement juste, je dirai que, récemment, j'ai revu Pythagore et il m'est apparu beaucoup plus simple qu'autrefois et somme toute assez sympathique. On nous avait fait tout un pataquès de son théorème et de sa réciproque au point que je m'étais crue définitivement allergique à sa personne. Or, il y a quelques semaines, j'ai dû, le devoir maternel m'y poussant, lever le voile de mon antipathie. Et, surprise, j'ai tout compris : dans un triangle rectangle, le carré de l'hypoténuse est égal à la somme du carré des deux autres côtés. Hum ! ! ! Au fond, ce n'est pas tellement compliqué. Certes, dans ma vie quotidienne cela ne me servira plus à grand chose, mais j'aurai goûté au plaisir de me dire qu'il n'est jamais trop tard pour comprendre !
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22/02/2009
Tête de Turc
J'ai remarqué que dans les cours d'école, puis dans n'importe quel groupe constitué, on trouve fréquemment une tête de Turc. Le dictionnaire historique de la langue française dit que l'expression fait allusion à un engin appelé dynamomètre qui, dans les foires, servait à mesurer la force des gens. La partie sur laquelle il fallait frapper représentait une tête ornée d'un turban, un turc donc. D'où le sens figuré : une tête de Turc est un souffre-douleur.
La tête de turc est une personne qui, allez savoir pourquoi, attise la cruauté de certains. Cette personne permet à celui qui se croit plus beau et plus fort de fédérer quelques imbéciles qui applaudissent à ses mauvaises blagues. La tête de Turc est seule. Elle croit parfois naïvement que les autres sont ses amis puisqu'ils rient. Je déteste le film Un dîner de cons à cause de cela. Je n'ai pas pu le regarder en entier tant la façon dont le personnage de Jacques Villeret est ridiculisé m'a choquée. Alors que j'aime beaucoup rire, là, j'ai eu envie de pleurer. Il paraît que si j'avais regardé le film en entier j'aurais réagi autrement. Tant pis. Le film ne figure pas au palmarès de mes chefs d'œuvre.
Dans la classe de mon ado chéri, il y a une tête de Turc. Ce garçon pensait avoir des copains, il se trouve face à des bourreaux dont le jeu est de le faire pleurer. Toute sa personne est en butte aux moqueries : son visage, sa taille, ses vêtements, ses chaussures. Tout est prétexte à rire de lui. Comme il n'est peut-être pas très fin ( ce qui n'excuse rien ), il a tenté de se faire d'autres copains en jouant à son tour le rôle du bourreau. Faire subir à un plus faible les mêmes tracas que ceux qui lui étaient infligés lui parut judicieux. Funeste erreur. Au lieu de nouer de nouveaux liens, il s'est fait un ennemi qui ne lui fera pas de mal, mais ne le défend pas non plus au moment où hurlent les loups.
Lorsque j'entends ce genre de récit, j'ai le cœur qui se serre. Ce garçon m'est inconnu, mais je réagis comme s'il était mon fils. J'ai envie de pleurer comme s'il s'agissait d'un de mes enfants. Je suggère d'aller voir les professeurs pour que cesse cette cruelle comédie ? Mon ado proteste, il ne veut pas prendre le risque d'être la nouvelle tête de Turc. Dans les cours d'école on joue à une sorte de colin-maillard où celui dont les yeux sont bandés est bousculé, rejeté de bras en bras jusqu'à tomber à terre.
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21/02/2009
Grrrrr ! ! ! !
Les adolescents ont un défaut majeur : leurs pieds grandissent et doivent régulièrement être chaussés d'une nouvelle paire de…baskets ! Car entre 12 et 30 ans il est impossible de porter autre chose. Chez les filles la basket s'arrête bien avant trente ans. Heureusement pour le prince charmant. Imaginez le prince de Cendrillon ramassant au bas des escaliers une basket en vair ou en verre, c'est selon. Il serait peut-être encore en train de contempler la-dite basket en se demandant à quoi elle est censée servir.
Mais mon ado est un garçon et ne rêve pas à son premier bal. Son désir est d'être dans le coup, et être dans le coup, ça a un coût ! Nous voici donc partis en quête de LA PAIRE DE BASKETS dont il me parle depuis des semaines et que le magasin du coin n'a toujours pas reçue. "D'ici trois jours … Repassez… C'est dommage il me manque justement sa pointure. "
Nous affrontons le vent et le froid et atterrissons dans une boutique qui offre un large choix de baskets. Il y en a de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les marques. Mais, ô rage ô désespoir, la paire tant convoitée n'existe plus dans sa pointure. Le vendeur, tout sourire, enthousiaste encore puisque nous sommes venus à l'ouverture, va chercher d'autres modèles, suggère, conseille. Mon porte-monnaie consent à se faire un peu plus généreux. Rien à faire ! La seule paire qui aurait pu convenir est déjà portée par un garçon de sa classe qui se trouve être la tête de Turc de certains de ses cruels condisciples. J'y reviendrai d'ailleurs.
Or, mon ado a besoin de baskets, ses gros orteils cherchant désespérément à se mettre à l'aise. Nous sommes en plein conflit cornélien : prendre un modèle "bof" et avoir chaud aux pieds, ou résister à la bofitude et aller pieds nus. Dilemme qui ne semble pas atteindre les neurones de mon adorable ado, mais qui provoque chez moi une montée fulgurante de moutarde au nez. Nous poussons malgré tout la porte d'une autre boutique où les prix atteignent des sommets que mon porte-monnaie refuse d'envisager. Cent euros pour une basket en tissu qui sera avachie en moins de deux, pas question ! Grrr ! ! ! Nous rentrons donc en nous faisant plus ou moins la tête, le cœur en bandoulière.
Mais, comme je suis une mère compatissante, quelques tours de roue plus tard, je propose à mon ado de repasser au magasin près de chez nous pour vérifier si, par hasard, il n'y aurait pas un modèle qu'il n'aurait pas vu. Et là, le miracle se produit ! Posée sur son présentoir transparent nous attend une basket blanche, en cuir, élégante au point que je l'achèterais volontiers, et à vingt euros de moins que celle qu'il convoitait. Nous ressortons de la boutique réconciliés et prêt à aimer le monde entier.
La prochaine fois, je laisserai son père affronter l'épreuve.
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