220253

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/03/2009

Quel bonheur de marcher…

Hier, c'était jour de randonnée. Quel bonheur de partir quand le soleil est doux sur la peau, et que le vent est allé prendre quelque repos. Direction les Alpilles, lieu rude et sauvage où nous montâmes, montâmes assez longtemps, en douceur, au milieu des iris sauvages, du romarin en fleur, des ajoncs. Notre chemin suivit un combe profonde puis amorça un virage qui nous conduisit face aux Baux de Provence dont le château de dressait sur une muraille rocheuse et grise. Ces randonnées sont toujours un vrai bonheur, à cause des lieux que je découvre ou redécouvre, mais aussi à cause des personnes qui marchent avec moi. J'aime le fait de cheminer un temps avec une personne qui dévoile un petit pan de sa vie, puis d'avancer et de me trouver aux côtés de quelqu'un d'autre, homme ou femme, peu importe. J'apprécie ces échanges, pas forcément profonds, mais chaleureux et variés. C'est comme une gorgée d'humanité que je bois en pleine nature et qui me donne enthousiasme et force pour les jours qui suivent. Je suis irriguée de toutes ces vies diverses qui me donnent envie d'écrire. J'y puise à nouveau une inspiration qui m'avait désertée. 

26/03/2009

Ma petite machine

J'ai rêvé d'une machine à réminiscences et à souvenirs. Elle est toute petite pour tenir dans une poche. Elle est ronde pour ne pas blesser. Elle est couleur arc-en-ciel pour s'adapter aux humeurs de chacun. On la sort de temps en temps lorsque, soudain, quelque chose du passé tente de s'extraire  d'un trou de mémoire. Elle sert pour les petits oublis comme pour les oublis vertigineux. Une date d'anniversaire que l'effaceur du temps a ôté de notre calendrier intérieur. Un événement qu'un parfum exhume de nos monceaux de bons moments. Un poème que l'on tant et tant de fois récité et qui se dérobe malicieusement quand on voudrait l'offrir à un ami. Un malaise qui nous saisit sans que l'on sache pourquoi et qui vient de très très loin dans le passé. Cette machine sert à recoller les morceaux épars, à assembler les pièces d'un puzzle. Elle fonctionne simplement à l'aide d'un bouton en forme de point d'interrogation. On appuie sur le bouton, et un papier s'imprime, comme pour les cartes bancaires. Sur ce papier le souvenir reprend vie, on le lit, on le savoure, on le déguste, on l'avale et on repart avec la  joie au cœur ou un soulagement intense. Et les mauvais souvenirs, me direz-vous ? Ceux-là n'ont pas besoin de ma machine pour refaire surface. Ils manquent de tact et s'imposent à nous, même si nous ne les avons pas invités à entrer. Alors il faut accepter d'en faire du compost pour enrichir nos vies et élargir notre vision du monde. 

25/03/2009

Le "S"

images.jpegSouple, sensible, entre le R rigide et le T entêté, le S se glisse dans les sons suaves de mes stances.

S,S,S, soupire sourdement mon cœur,

S comme silence,

S, comme sourire.

S, serpent espiègle qui saisit mon âme puis s'étend secrètement

Sur le sable de mes songes.

SSS, susurre le S sur le sombre sentier de la solitude, 

Avant de savourer, soudain, le souvenir du seringat en fleur.

Stupeur, instant saisissant pour le S qui s'étonne d'être source de vie, 

Et source de soleil.