09/03/2009
Les amandiers sont en fleur
Les amandiers sont en fleur. C'est un peu tard. D'habitude, début février on voit s'ouvrir leurs fleurs blanches ou roses dans les jardins ou sur le bord des routes et des chemins. Mais cette année, le froid les a rendus prudents, ils ont attendu. Cependant, ils ne pouvaient surseoir plus longtemps au risque de se faire damer le pion par les cerisiers et toute la cohorte des fruitiers. Alors, bien que le Ventoux soit encore couronné de neige et que l'on ait besoin de chauffer les maisons, ils sont partis à l'assaut du printemps. Ils sont magnifiques, plantés au hasard, avec leur tronc rugueux que le mistral a torsadé au fil du temps. De ma fenêtre de chambre j'en vois un, tout près. Il est encore très jeune, dix ou quinze ans à peine. Il est frêle, un peu trop à l'ombre. Il vient éclairer de ses fleurs légèrement rosées une haie tristounette de cyprès malingres. Cet amandier là est le restaurant des écureuils. Dès que les amandes apparaissent, ils s'installent sur les branches flexibles et grignotent sans se soucier de l'heure qu'il est ou du temps qu'il fait. Les amandiers sont les ambassadeurs du printemps. Une fois qu'ils ont fleuri la nature se déchaîne et c'est une débauche de fleurs et de parfums dont je ne me lasse pas.
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07/03/2009
Clint
Hier je suis allée voir Gran Torino le dernier opus de Clint Eastwood. Je ne vais pas en parler car je ne voudrais pas déflorer une histoire magnifique. Simplement, tout le monde devrait voir ce film. Il fait partie des œuvres qui aident à grandir même lorsqu'on pense que l'on n'a plus rien à apprendre. Une œuvre qui parle d'espoir et d'espérance, d'apparence et de profondeur. Une œuvre où la violence est souvent là, pas tellement dans les scènes, plutôt dans l'atmosphère, mais où des mots comme amitié, amour, sincérité retrouvent tout leur sens. Beaucoup on dit que ce film était le chant du cygne de Clint Eastwood. Peut-être. Cependant en voyant jouer ce grand acteur, impressionnant , terrible, je me suis dit qu'il n'avait certainement pas dit son dernier mot.
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05/03/2009
Á la recherche du mot perdu
Hier, j'ai perdu un mot. Pas un mot savant, mais un mot précis. C'est une épreuve que d'égarer ainsi un terme dont on s'est servi tant et tant de fois. Sur le moment je me suis dit : " Ce n'est pas grave, je vais le retrouver. Faisons comme si de rien n'était et utilisons un synonyme. "
Mais les minutes passaient et mon mot ne montrait pas le bout d'une consonne. J'ai donc pris le taureau par les cornes et j'ai commencé à arpenter ma biblimothèque. Oulala ! Que de poussière dans ce lieu ! Si vous saviez tous les mots que j'ai rencontrés dont j'avais perdu l'usage ou tout simplement oublié l'existence. Mais le plus grave, c'est qu'il y avait des mots disparus, oui oui, disparus. Á leur place, une case vide, béante, et même pas une petite note disant : " Autrefois se tenait ici le terme échauboulure, dont nous n'avons plus l'usage. " Non, rien. C'était comme s'ils n'avaient jamais existé. Si au moins il se trouvait de par le monde un cimetière des mots, nous pourrions de temps à autre nous recueillir sur leur tombe et y déposer quelques fleurs…Les mots, les pauvres mots ont de grandes douleurs.
Mais revenons à mes motons, mots thon ? Non, moutons. J'ai donc erré en vain dans les méandres de cette caverne du langage, dépitée de ne pas mettre la main sur le mot perdu. J'avais beau fouiller, créer des assemblages fous qui me permettraient de faire jaillir un syllabe dont la sonorité me conduirait vers mon mot, rien, la vacuité totale. Même pas un petit bout de madeleine qui l'aurait ramené à la surface de ma mémoire. Alors, j'ai renoncé, et je suis allée aux objets trouvés " Comment appelle-t-on déjà un malade imaginaire ? " Réponse immédiate : "UN HYPOCONDRIAQUE." C'est tout simple. Je suis repartie en tenant fermement mon paquet sous le bras pour ne pas prendre le risque de le perdre une seconde fois.
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