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30/10/2009

Good bye Mister Halloween.

images.jpgJe n'en reviens pas ! On est en train de l'oublier, pour de bon ! ! ! Totalement, entièrement, heureusement !

Il est noir et orange, il trimbale à sa suite une horde de faux vampires et autres sorcières. Il célèbre de façon très morbide la fin des belles journées et l'arrivée des frimas. Il a débarqué chez nous, il y quelques années, sans crier gare, immigré jamais interpellé par la police, sponsorisé par les commerces de tout poil et il a essayé à grand renfort d'images sanguinolentes de prendre possession de nos mentalités.Vous avez reconnu Mister Halloween.

Au début, ça a marché. L'attrait du nouveau, le besoin d'une fête parée de rites inconnus de nous. On a vu des groupes d'enfants déambuler à la tombée de la nuit, sonner aux portes pour obtenir des bonbons avec des menaces : "Trick or treat ! " L'école du quartier a organisé un bal Halloween ( L'école n'est-elle pas  laïque ? ), les grandes surfaces ont rivalisé d'ingéniosité pour que prenne la mayonnaise. Puis, tout doucement le phénomène s'est essouflé. Les rayons des supermarchés se sont fait plus petits, jusqu'à disparaître. Et cette année, veille d'Halloween, je n'ai vu aucun signe annonçant cette fête macabre, sinon une pauvre affichette, moche, proposant une soirée halloween dans un bar. Il semblerait que chez nous, Halloween soit à l'agonie. Voilà bien la seule mort dont je me réjouirai aujourd'hui !

Halloween est mort, vive Noël !

Livres

images.jpegimages.jpegParfois, je me sens habitée par la voix des livres qui ont croisé ma route au fil des ans. Ces voix sont d'une incroyable variété. Ce ne sont pas nécessairement des voix de chefs-d'œuvre, mais elles se rappellent à moi au détour d'une rue, d'un parfum, d'une atmosphère. Je suis tentée alors de m'y replonger mais je crains que l'émerveillement d'autrefois ne soit pas au rendez-vous. Et si Manon des Sources était moins sauvage, si Scarlett O'hara était moins opportuniste ? Si Côme du Rondeau me laissait sur ma faim ? Si Fantômette était moins intrépide ? Quelle déception alors. S'ajoute à cela la peur de trouver stupide un livre qui m'a jadis  bouleversée. Pourtant il m'a bien fallu tenter l'aventure chaque fois que j'ai demandé à mes élèves de lire telle ou telle œuvre parce qu'elle avait laissé en moi une indélébile empreinte. Donner à lire Lorrenzaccio de Musset. Aimer encore passionnément ce personnage trouble,attachant et profondément tragique. Risquer d'entendre le peu d'intérêt de mes élèves, mais espérer voir dans un regard, entendre dans une bouche l'enthousiasme qui est toujours le mien. J'ai donc lu et relu certaines œuvres et elles m'ont, en général fait l'immense cadeau d'être au rendez-vous de mes attentes. Le Baron perché, Hernani, images.jpegBlack Boy, Le grand Meaulnes, Le voyageur sans bagage et tant d'autres.

Il y a des œuvres que je relis sans appréhension. Ainsi, chaque année depuis que je l'ai découvert chez un bouquiniste, je relis le Conte de Noël de Charles Dickens. Le vieux Scrooge me fascine, son cheminement, les trois Noëls qui lui sont offerts pour changer de vie. J'aime le style de Dickens souvent empreint d'ironie. J'ai lu avec passion Les grandes espérances, David Copperfield, Oliver Twist. Je sais que pour les lecteurs d'aujourd'hui il peut sembler difficile à cause de ses digressions et d'un style que d'aucun trouveront chargé. Pour moi, c'est un immense écrivain. Si je devais partir sur une île déserte et choisir quels livres emporter, il ferait partie de mes favoris.

25/10/2009

La mélopée de l'aïl paradisiaque

images.jpegJe viens de découvrir un auteur chinois, appelé Mo Yan, de très grande réputation en Chine. C'est ma mère qui a choisi ce livre, parce que le titre l'intriguait, de même que l'annonce : "du même auteur que Beaux seins, belles fesses". L'auteur d'un titre aussi saugrenu ne pouvait pas être ennuyeux. Je me suis donc plongée dans La mélopée de l'ail paradisiaque avec gourmandise. Tout d'abord, on se rend vite compte que le titre est une sorte d'antiphrase. En effet l'odeur de l'ail, omniprésente, obsédante, écœurante, parcourt toutes les pages du livre. Soit que l'auteur évoque l'ail en putréfaction, soit qu'il parle de la récolte, soit qu'il évoque l'haleine chargée des mangeurs d'ail. D'autre part, tout le récit est construit autour de la vente de l'ail qui se termine un jour par une véritable insurrection. On découvre cette histoire à travers le destin de trois personnages qui sont arrêtés pour avoir fait partis des fauteurs de troubles le jour de l'insurrection : Gao Ma qui aime Jinju, Gao Yang, père de deux enfants dont une fillette aveugle, et Tante Fang, la mère de la jeune Jinju. Grâce à un va-et-vient entre passé et présent, nous suivons ces personnages dans leurs déboires frisant parfois le comique mais confinant rapidement au tragique. Les événements sont présentés d'une façon presque burlesque au début, si bien que l'on ne sait pas très bien s'il faut rire ou pleurer. Puis le récit des amours contrariées entre Gao Ma et Jinju, le sort des femmes dans cette société encore arriérée, la condition des prisonniers qui attendent de passer en jugement, la corruption des fonctionnaires,  nous font pénétrer de plein pied dans la violence, la cruauté et l'injustice.

Surprise par ce que ce roman dit de la Chine des années 80 je me suis demandé où vivait son auteur. Etant donné qu'il ne ménage pas ses critiques à l'égard des fonctionnaires malhonnêtes, de la situation misérable des paysans, je le croyais frappé d'interdit et exilé. Á mon grand étonnement, j'ai appris qu'il avait été officier dans l'armée rouge et que la seule censure qui l'ait jamais frappé concerne son livre Beaux seins, belles fesses à cause de passages trop lestes !