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11/07/2017

Qui es-tu ? Où vas-tu ?

 

Qui es-tu ? Où vas-tu ? 

 

 

 

Je suis l’enfant,

Aux prises avec le vent mauvais.

Je suis la femme,

Proie des convoitises.

Je suis le migrant, 

Vieillard, père, 

Enfant ou mère. 

Je suis l’étranger,

Vêtu de  guenilles,

L’étranger sauvé des eaux.

Je suis la colère,

La faim et la soif.

Je suis la douleur,

L’absence d’horizon, la peur.

Je suis fille de l’exil,

Fils de l’exode.

Je suis le cœur solitaire, 

La perte du foyer,

Le deuil de tout bonheur.

Je suis orphelin d’espérance.

 

Je vais où l’effroi me mène,

Naufragé de misère.

Je vais, poussé par l’absence

De lendemains qui chantent.

Je vais où le souffle du vent

Pousse les migrants.

Je vais, je ne sais où,

Avec je ne sais qui,

Pour je ne sais quoi.

Je vais avec la faim pour ceinture, 

La peur pour chaussures.

Je vais, je fuis,

Je cherche un lieu

Où la lumière luit. 

Je suis l’étranger, 

Le migrant,

Le banni . 

 

25/01/2017

Neige

IMG_1512.JPG
Curieusement, alors que j'ai horreur d'avoir froid, que je n'aime ni  le ski ni les raquettes, ni un quelconque sport qui rimerait avec froid, j'aime quand il neige. 

Que quelques petits flocons volètent dans le ciel, que certains tentent de toutes leurs forces de ne pas fondre, et me voici en joie. Je redeviens  une petite fille émerveillée. Il y a des années, alors que  j'étudiais très sérieusement, ( cela va de soi), un texte pour le bac de français avec mes élèves, je me suis soudain aperçu qu'il neigeait.  " Oh ! Il neige ! " me suis-je écriée, oubliant totalement qu'un professeur n'est pas là pour ça. Mon ton était celui d'une fillette réjouie devant un beau cadeau. Mes élèves ont éclaté de rire devant cette manifestation enfantine. Inutile de préciser que le cours fut fortement perturbé et que notre auteur prestigieux fut relégué aux oubliettes pour la journée. 

Je me souviens également, très nettement d'un soir d'avril, quand j'avais 7 ou 8 ans. Le printemps était déjà là. L'abricotier devant la fenêtre de la salle de bains, était couvert de fleurs. Je remarquai que le ciel était couvert de nuages bizarres, gros, blancs et gris. La température avait dû chuter mais, je ne me rappelle pas ce détail. Toujours est-il, que quand nous avons ouvert les volets le lendemain matin, tout était blanc. C'était prodigieux. Une bonne fée avait d'un coup de baguette enveloppé les jardins et les maisons de l'éphémère beauté de ce blanc éblouissant. 

Pourquoi est-ce que j'écris cette "ode" à la neige ? Parce  qu'il vient de neiger et durant un bref instant, j'ai cru que le magie allait se reproduire. Mais, pour les gens qui dorment dehors, mieux vaut que ça s'arrête. IMG_1512.JPG

10/11/2016

Ohé ! Ohé ! Matelot, matelot navigue sur les flots

 


             
Même à près de soixante-dix ans, les projets les plus fous peuvent saisir un être 40866092-ensemble-d-l-ments-retronautisme-vectoriels-plat-vintage-phare.jpghumain. Ainsi, en est-il d'un de mes beaux-frères. Skipper dans sa jeunesse, il a traversé plusieurs fois l'Atlantique, pour convoyer des riches propriétaires de voilier qui ne savaient pas bien naviguer. Un jour, ayant déposé son sac de marin dans Paris, il fut arrêté dans sa course par une sirène qui avait, hélas !  le mal de mer. Délaissant voiles et embruns, il ancra sa vie dans la ville lumière avant de retourner vivre en Bretagne. Là,  n'ayant pour tout océan que le canal qui traverse Pontivy, il s'offrit à l'occasion  de naviguer sur une coquille de noix dans le Golfe du Morbihan. Presque trente ans plus tard, deux enfants en prime et sa Jeannette aux cheveux courts parsemés de sel, toujours à ses côtés, il lui prit l'idée folle de repartir sur l'océan de sa jeunesse. Et le voilà, avec l'accord de sa sirène d'eau douce, achetant un bateau. Pas une coquille de noix, non, un vrai grand, beau voilier pour glisser sur les gouffres amers de l'Atlantique. Mais, on peut être fou et rester  raisonnablement raisonnable. Aussi, ne trouvant pas la solitude du loup de mer trop à son goût, il embarqua dans l'aventure sa fille et le chéri de celle-ci.  Sa Jeannette est restée au port. Pénélope de marin, elle  a décidé de tisser la toile de ses souvenirs d'enfance. 

Aujourd'hui, l'aventure commence pour chacun. Lui et ses matelots ont pris le large sur  leur maison flottante. Elle, a installé son métier à tisser la mémoire dans sa maison de pierre.