A l'an que ven !

Petite traduction pour ceux qui n'habitent pas le midi, A l'an que ven signifie : à l'année prochaine.

Cette précision étant donnée, je viens souhaiter à tous les internautes fidèles ou de passage une année 2012 au top !

Résolution d'une extrême importance, je ferai  fi de toutes les prédictions plus sombres les unes que les autres concernant l'économie, les retraites, la famille, le taux des naissances, la montée des extrêmes, les guerres de plus en plus nombreuses, la mort programmée du livre, la hausse de la délinquance, l'alcoolisme chez les jeunes, les maladies génétiques, les risques sur la route etc… car je n'aurai pas assez de pages pour évoquer le vertigineux gouffre dans lequel notre monde s'enfonce. Alors, au lieu de voir que le verre est encore plus vide que l'année passée, j'ai décidé de savourer le petit quart restant du dit verre, de le boire tel un nectar céleste et irremplaçable.

De quoi est composé ce breuvage unique, viatique indispensable à qui ne veut pas se mettre une pierre au cou avant de se jeter dans le Rhône ? De même que pour faire un vin de noix ou d'orange, il faut d'abord du vin, du bon vin, pour ce doux nectar il faut une base savoureuse appelée, pardonnez-moi si vous trouvez cela bébête, l'espérance. Pas l'espoir, mais l'espérance, celle qui détournant nos regards du cloaque qui s'étend devant nous, nous amène à lever les yeux vers Celui qui ne dort jamais et que l'on accuse de tous nos maux, nos choix suicidaires, nos égoïsmes. Une fois cette base établie, il faut verser quelques fruits nés de Sa Présence : l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi. Où se les procurer ? Auprès du Christ qui est le jardinier de nos cœurs et prend soin des moindres recoins de notre âme, pourvu qu'on lui en donne l'autorisation.

Je vous invite donc, pour cette année 2012 sombre au plus haut point à venir déguster ce vin nouveau, vous ne le regretterez pas. Bonne année.

Bientôt Noël ?

Ça y est, c'est décidé dans les hautes sphères du Royaume de Noël, cette année sera celle des grands changements.  Etant donné les bouleversements climatiques, les lilas et les lavandes qui osent fleurir en décembre, le grand conseil de Noël s'est décidé à entreprendre des réformes de fond.

Tout d'abord, les rennes resteront à brouter dans les verts patûrages, le traîneau sera remplacé par un vaisseau intersidéral, et, exit la houppelande rouge et les bottes assorties, le Père Noël troquera sa tenue trop chaude pour un short hawaïen, un marcel bleu fluo, des tongues assorties et des lunettes de soleil Gucci. Enfin, pour faire quelques économies en ces temps de crise, il a été décidé que tous les cadeaux sans exception seront virtuels. Les enfants recevront sur leur ordinateur, poupées, voitures, caserne de pompiers, indiens dans leur tipee, rollers et autres bagatelles qui s'ouvriront sur les écrans le matin de Noël. Cela permettra d'économiser le papier cadeaux, les boîtes, le bolduc, les étiquettes et sera l'occasion d'épargner des hectares de forêt. Un beau geste écologique, vous en conviendrez avec moi. Quant au parents ils n'auront plus besoin de vider les placards de leurs vieux jouets, d'organiser pour s'en débarrasser un vide-grenier ou deux, ni de pousser des hauts cris pour obtenir le rangement des nouveaux arrivants.

Nous sommes donc à la veille d'un tournant révolutionnaire, mais qui n'est pas du gôut de tous. Ainsi, circule sur la toile, depuis plusieurs semaines déjà, une pétition dénonçant ces réformes salutaires. Des internautes réactionnaires espèrent déposer une motion de censure afin de faire échouer cette décision, et vont même jusqu'à manifester leur indignation en allant travailler en habit de Père Noël.

Si vous êtes favorable à cette réforme de Noël veuillez signer la pétition et la faire circuler autour de vous. Pèrenoëllement vôtre. Véronique

Le son du popcorn…

Ah ! Le son du popcorn le soir au cinéma ! Tandis que s'éteignent les lumières et que le noir envahit l'espace, les voix s'apaisent, et, soudain, l'on perçoit un grignotement léger. Oh ! Très léger ! Juste le bruit discret d'une armée de souris parties à l'assaut d'un pain rassis. Schrunch ! schrunch ! schrunch ! De nos jours les nourritures spirituelles ont besoin d'être accompagnées de nourritures terrestres, qu'on se le dise. Manger et voir si l'on ne peut manger et boire. Vous me direz que ceci ne date pas d'hier et que les distributeurs de popcorn ont remplacé les ouvreuses d'autrefois qui vendaient leurs glaces et leurs bonbons durant feue l'entracte. Ce n'est pas faux, à ceci près que jadis, l'heure du chocolat glacé avait lieu avant que ne passe le film. Lécher un bâton Miko était me semble-t-il moins bruyant que manger une énorme masse de maÏs soufflé, surtout s'il est au caramel. Enfin, il n'y avait pas l'odeur de friture qui accompagne immanquablement ce type de met.

Je dois être une vieille ronchonne, mais le son du popcorn ne parvient pas à m'émouvoir ni à aiguiser mes papilles. Lorsqu'apparaît un spectateur armé de son verre et de sa cannette, je souhaite ardamment qu'il sente les ondes négatives émanant de ma personne et qu'il se précipite sur une autre place, afin que je n'ouïsse point le son du popcorn le soir au cinéma.

Ah! le son du cor le soir au fond des bois c'est autre chose !