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29/09/2010

Comme un bonbon acidulé

DownloadedFile-1.jpegIl en va des livres "jeunesse" comme des autres, il y a des mauvais livres et des bons livres. J'ai remarqué qu'un bon livre jeunesse trouve son public chez les jeunes et les moins jeunes. J'aime la littérature jeunesse, la bonne cela va de soi. La semaine dernière après avoir lu deux livres magnifiques mais un rien déprimants, j'ai eu besoin de quelque chose de plus léger. Mon regard est tombé sur Le matin est servi d'Eric Malpass que j'ai déjà lu au moins deux fois. Ce roman est le genre de roman qui fait du bien que l'on ait dix ans, cinquante ans ou quatre-vingt ans. Le relire c'est sucer avec délice un bonbon acidulé et pétillant.  Le personnage central est Gaylord, un garçon de sept ans qui n'a ni les yeux ni la langue dans sa poche. Il vit dans une grande maison en Angleterre parmi six adultes qu'il encombre, agace  ou fatigue malgré toute l'affection que les uns et les autres lui portent. Eric Malpass sait avec finesse faire vivre le monde de l'enfance et ses envolées imaginaires. Il raconte avec tendresse les aventures et mésaventures de ce monde à part, où la peur et les larmes  ne nous sont pas épargnées, mais où tout finit bien sans mièvrerie. Tous les personnages sont attachants, depuis la vieille tante Marigold jusqu'à la "pauvre" Rose qui tremble de rester vieille fille. Et parmi tous ces adultes, Gaylord est comme une petit insecte plein de bonne volonté, un rien cachotier. Il regarde avec étonnement vivre les adultes, ces êtres étranges qui peuvent même mentir quand cela les arrange. Il a l'art de dire tout haut ce que la décence demande de taire. On rit souvent, on pleure aussi, mais on passe un merveilleux moment.

26/09/2010

Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois ou le drame de Tibéhirine

images.jpgJ'avais une légère appréhension en allant voir ce film. Tant d'enthousiasme, d'éloges, de dithyrambes me faisaient  craindre d'être déçue. Certes, l'histoire de l'assassinat par des fanatiques, d'une poignée de moines perdus dans l'Atlas, était bouleversante. Elle était choquante cette histoire : pourquoi s'en prendre à ceux qui ne faisaient que le bien ? Mais au-delà de toutes ces considérations, le réalisateur pouvait ne nous proposer qu'un film mélodramatique, tire-larmes et sans profondeur. Mais, rien ne tout cela ne s'est produit. Le film nous donne à voir la vie quotidienne de ces hommes qui ont tout abandonné pour répondre à l'appel du Christ à servir les plus pauvres. On les voit chantant les psaumes, aidant les gens du village voisin, nouant des liens d'amitié avec tous, se nourrissant de peu. Ce ne sont pas des saints tels que les clichés nous montrent les saints. Ce sont des êtres de chair et de sang, avec leurs faiblesses, leurs coups de gueule, leurs doutes, leurs peurs. Des hommes comme vous et moi. Ce qui les distingue du commun des mortels c'est leur choix pour un Dieu incarné qui les appelle à n'espérer qu'en Lui pour aimer les autres.

Ces moines ne vont pas au sacrifice par hasard. Ils ne sont pas des fous intégristes recherchant le martyre. Lorsque le soir de Noël des hommes armés envahissent le monastère, le frère qui fermait les portes ne fait pas le fier-à-bras. Il est terrorisé. Sa voix tremble comme celle d'un petit enfant lorsqu'il appelle Christian, le supèrieur (Lambert Wilson, formidable de sobriété). La réaction de Christian, devant ces hommes est saisissante. Il refuse de laisser la peur le conduire. Il résiste avec beaucoup de calme aux exigences de ces hommes et finit par forcer le respect de leur chef.  Vient ensuite LA QUESTION : partir ou rester ?  Xavier Beauvois les montre aux prises avec le doute, déterminés ou hésitants. Il suggère la difficulté du choix, la douleur qui l'accompagne. Et chacun de choisir librement de rester, pour des raisons différentes.

Ce film est servi par de très grands acteurs. Très vite on oublie qu'il s'agit de Lamber Wilson ou de Michaël Lonsdale. Ils sont tous habités par quelque chose qui les dépasse et qu'ils ont a cœur de ne pas dévoyer.

Ce film est un film qui est tout sauf religieux, mais la foi est partout, dans les paysages, dans les travaux quotidiens, dans l'amitié avec les gens du village. Les dernières paroles sont celles de Christian qui sentant venir la fin, écrivit à son bourreau pour lui pardonner.

15/09/2010

Panne d'ADSL

Aujourd'hui mon cerveau est comme ma télévision : sa connexion internet, au lieu d'être en ADSL , est en débit limité. Un jeu de mot naît dans les méandres de mon encéphale, puis, soudain, vient s'écraser sur le rivage du néant. Cela s'appelle un avortement spontané. Une deuxième idée jaillit, et plof, elle crève comme une bulle de savon. J'essaye de brancher une antenne extèrieure, trois petites pensées subtiles jaillissent avant de n'être plus que des points rouges sans intérêt. Débit limité me dit-on. Est-ce dû au dernier orage ?

J'avais pourtant tout débranché

Et lorsque la foudre est tombée,

C'est le compteur qui a dijoncté,

Moi, j'ai continué à penser.

La preuve ? Je viens sans m'en rendre compte d'écrire quatre octosyllabes du plus bel effet.

Me voici vraiment rassurée,

Même si  l'imprimante a grillé,

Je vais pouvoir continuer

Á jouer avec mes pensées !