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05/05/2010

Bigarrures

images.jpgIl y a un an et quelques mois, j'ai ouvert ce blog et j'ai eu l'idée de le nommer BIGARRURES. Ce mot qui signifie au sens propre  un aspect aux couleurs diverses, évoque pour moi la variété, le dynamisme, la vie dans toute sa force. Une étoffe bigarrée est composée de couleurs multiples, elle est le contraire du fade, du terne, de l'uniforme. Elle claque comme un étendard dans le vent. Une chose était claire pour moi, je ne désirais pas écrire un journal intime ouvert aux quatre vents. Mon objectif était de composer des billets d'humeur, comme en trouve dans divers journaux, où je raconterais les choses vues ou entendues au fil des jours, tristes ou gaies, importantes ou dérisoires. Petit à petit, j'y ai ajouté des présentations de livres ou de films qui apportent, me semble-t-il, une touche de couleur différente. Ce blog est aussi pour moi le lieu où je m'exerce, où je réalise ce besoin d'écrire et de partager avec quelques uns ce que la vie m'inspire. Il me permet de ne pas laisser se rouiller mon imagination, d'entraîner mon esprit à voir, à raconter. Rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous. Philippe Delerm et Sa première gorgée de bière est déjà passé par là. Mais qu'importe ? Parfois j'ouvre une page vierge, et je n'ai aucune idée de ce que je vais écrire. Je suis là, les doigts en attente, guettant l'idée, le mot qui va ouvrir les vannes. Parfois j'y ai pensé durant la nuit, à un moment où je me suis réveillée sans raison. Mais il est rare que je me décourage et referme la page sans avoir rien dit. Certains articles me réjouissent littéralement. En toute modestie, je les juge de très bon niveau. Ceux-là, je les dorlote, je les relis de temps à autre, et je regrette simplement qu'il n'aient pas davantage de lecteurs. Ils brillent modestement au hit-parade de mes préférences. Lorsque je jette un regard en arrière, je me dis que ce blog mérite bien son nom. Il est bigarré.

04/05/2010

Pôvre blog…

images.jpgJe l'ai entendu renifler ce matin puis se moucher un grand coup. " Qu'est-ce ?  lui ai-je demandé le cœur tout barbouillé. Tu ne m'as pas habituée à ça. " Mais il ne parvenait pas à répondre. De grosses larmes coulaient sur les mots qui se décoloraient et laissaient de longues traînées sur la page ouverte.

C'était du sérieux ! Un blog qui déprime c'est déprimant. Que se passait-il ? J'ai réfléchi, passé en revue tout ce qu'il contenait. De façon générale c'était plus acidulé que déprimant. J'ai examiné les livres, les films proposés, là aussi rien à redire. Mais peut-être est-ce que je manque d'objectivité et que je me contente de peu.

Était-ce la présentation ? Toujours la même fillette jouant dans la mer ? Ce bleu éternellement recommencé sur la page d'ouverture ? Ces coquillages s'affichant dans un ordre immuable ? On a parfois besoin de changer de tenue. Mais, à toutes mes suggestions mon pôvre blog se taisait. Muet comme une tombe. Lui d'ordinaire si bavard ne disait pas un mot.

J'ai fait mon examen de conscience et dû reconnaître que depuis quelque temps je le négligeais. L'enthousiasme des premiers temps avait laissé place à une petite routine. Nous étions devenus un vieux couple. " Tu te laisses aller…"aurait-il pu me chanter. Bon, j'ai bien quelques excuses de santé, de famille, de temps. Mon cher blog a opiné de la lettre mais il m'a semblé que ce n'était pas tout. Et soudain je me suis penchée sur les statistiques et les commentaires. Et là, c'était la Bérézina . La fréquentation en chute libre, les commentaires aussi rares que le loup blanc ! Mon pôvre blog n'avait presque plus de visites. Il se sentait seul, abandonné, inutile. " Á quoi bon poursuivre si plus personne ne s'intéresse à moi ? murmurait-il.  Ô monde versatile et changeant, me faut-il disparaître à jamais ? Dois-je cesser d'exister ? "

Pour le coup, j'ai réagi ! "Notre existence tient-elle à notre popularité ? Existe-t-on uniquement à travers le regard des autres ? Certes on a besoin de se sentir aimé, mais point n'est besoin d'une foule changeante. Une poignée d'amis sûrs et fidèles permet chaque jour de tenir bon. Alors, petit blog modeste et sans gloire, sois heureux de ceux qui passent et ne laisse pas ton cœur être gagné par l'amertume et le rejet. Je t'aime, moi, tu es le cahier de couleurs de mes jours et c'est cela qui compte. "

Et il a cessé de pleurer. Il s'est mouché une dernière fois, et m'a dit : " D'accord, et à demain j'espère. "