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02/06/2010

L'abricot

images-1.jpg Au printemps, au moment où notre abricotier commençait à fleurir, il a neigé, pour la troisième fois depuis janvier. Les pauvres petites fleurs en cours d'éclosion ont commencé à claquer des dents. " Brrr ! se sont-elles dit, c'est la faute au réchauffement climatique, mais pourtant on se gèle. " Elles ont recroquevillé leurs fragiles pétales espérant les protéger de ce coup du sort, elles ont soufflé sur leurs sépales, en vain … Tout doucement elles se sont endormies et chacun sait que l'engourdissement est le signe, pour celui qui est perdu dans la neige, d'une fin prochaine. Impuissants, nous avons assité à la tragédie végétale. Lorsque le soleil est revenu, que la neige a eu fini de fondre, notre abricotier n'était qu'un triste cimetière de fleurs noircies. De récolte il n'y aurait point. Soupir… Pas de cueillette en vue, pas de clafoutis ni de salade de fruits aux abricots. Notre gourmandise s'en trouvait terriblement frustrée. J'avais renoncé, face à l'évidence, à manger nos abricots, quand, soudain, alors que je passais sous notre arbre, j'aperçus, dissimulé sous des feuilles UN ABRICOT ! Enthousiasmée, je fis le tour de l'arbre pour trouver les autres mais je dus me résoudre à constater qu'il n'y avait qu'UN ABRICOT. Ô de combien de soin et d'attention est-il l'objet, depuis ce jour. Je le regarde, le surveille. Si je pouvais, je lui ferais une petite camisole pour le protéger des oiseaux, des guêpes ou des fourmis. Si je pouvais je l'arrimerais au tronc pour qu'il résiste au mistral qui le secoue dans l'espoir de le faire céder. Mais, il lui faut se débrouiller tout seul. Moi, je ne servirai qu'à le croquer. Peut-être, étant donné qu'il est l'unique rescapé d'un hiver qui n'en finissait pas, devrais-je lui organiser une fête ? Le déposer sur un lit de chantilly pour faire ressortir la beauté de sa chair ? Sonner de la trompette au moment de le servir ? Entonner un  hymne à la joie pour le remercier de n'avoir pas renoncé ? Me prosterner devant tant de saveur et de  beauté associées ? J'attends le mois de juillet. Et alors, quand viendra le moment de la récolte, j'aviserai sur la façon d'honorer honorablement notre honorable survivant.

Commentaires

Bonjour Véronique, j'espère que tu vas bien.
Notre abricotier a, lui aussi, souffert mais nous avons la chance d'en avoir... un peu plus que toi!
En revanche, côté cerises, notre récolte a été bien maigre, à peine un kilo...
Je t'embrasse et te dis à bientôt.

Écrit par : Sylvie | 10/06/2010

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