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24/01/2010

Une vie toute neuve

images.jpegNous sommes allés au cinéma voir "Une vie toute neuve", un long métrage sud coréen, un de  ces films qui ne sont à l'affiche que dans les salles d'Art et Essai et donc que peu de gens auront le plaisir de voir. Mais nous, nous avons eu le bonheur de le voir, de nous laisser émouvoir, happer, bouleverser par cette histoire tirée de la vie même de la scénariste et réalisatrice, Ounie Lecomte.

Le film commence par une scène où la petite Jinhee, juchée à l'avant du vélo de son père, savoure de tout son être la joie d'être avec lui. Puis, après une série de courts tableaux où l'on voit le père et l'enfant faire des courses (chaussures, robe, manteau), puis prendre un car qui traverse des zones désertiques, acheter un énorme gâteau, nous sommes amenés devant une bâtisse en mauvais état, fermée par un énorme portail où jouent des enfants. Et là, le père abandonne sa fille, sans explication, sans au revoir, brutalement pour ne pas souffrir, du moins je le suppose. La petite Jinhee refuse de tout son être cet abandon. Le film nous raconte avec beaucoup de délicatesse, le passage douloureux entre l'abandon et l'adoption. La fillette souffre profondément. Elle refuse l'idée même de l'adoption et donc n'essaye pas de séduire les éventuels parents adoptifs. Jusqu'au jour où elle comprend que son père ne reviendra jamais. Dans une scène poignante, elle creuse dans le jardin de l'orphelinat une tombe où elle s'enterre, mettant ainsi un terme à sa vie passée, définitivement morte. Les personnages du film sont tous attachants : les enfants, tellement beaux dans leur fraîcheur et leur spontanéité, les religieuses, la surveillante, le directeur, chacun plein d'humanité et de patience pour ces enfants blessés. La petite Kim Sae-ron qui interprète Jinhee est vraiment étonnante. Elle joue avec justesse et pudeur et ses larmes, discrètes nous émeuvent jusqu'aux larmes.

Ce film m'a rappelé quelque chose que jai vécu avec un de mes élèves. Nous avions travaillé sur un texte de Jules Vallès, tiré de l'œuvre autobiographique L'enfant. Á la fin du cours un garçon d'origine asiatique que j'appréciais beaucoup, est resté pour me parler. Le texte sur cet enfant mal aimé avait ramené à la surface un souvenir douloureux jamais guéri. Alors qu'il avait sept ou huit ans sa mère l'avait conduit dans un orphelinat où elle l'avait abandonné sans un mot d'adieu. Il l'avait revue à plusieurs reprises mais jamais elle ne l'avait regardé. J'ai su par la suite qu'après son bac ce garçon sensible et brillant avait eu une grave crise d'identité. Je ne sais ce qu'il est devenu.

Commentaires

ça me rappelle: "la petite fille de la terre noire", film sud-Coréen également, un peu sur le même thème: misère, abandon...
un père élève seul ses deux enfants dans une cité minière, tout est gris et noir dans le film sauf le pull rouge de la petite fille.
c'était sinistre mais magnifique et finalement optimiste.

On était 2 dans la salle...

Écrit par : madame f | 25/01/2010

C'est triste cette histoire avec ton élève !

Écrit par : Sylvie | 09/02/2010

Les commentaires sont fermés.