17/02/2009
Benjamin Button
Nous sommes allées voir L'étrange histoire de Benjamin Button. L'idée de départ donne le vertige : imaginons qu'un horloger installe dans une gare une horloge marchant à l'envers, afin de permettre aux soldats de la Grande Guerre morts au combat de revenir ? Imaginons que le soir de l'armistice de 1918, une femme mette au monde un garçon dont l'horloge biologique est inversée ? Que se passerait-il ? C'est en partant de ce postulat pour le moins étrange que Scott Fitzgerald imagina l'histoire de Benjamin Button. Un enfant naît avec l'apparence et les maladies d'un vieillard au bord de l'agonie. Il est recueilli par une femme généreuse et élevé dans une maison de retraite, parmi des vieillards en marge de la vie dont il apprend tout. Tandis qu'autour de lui les êtres vieillissent et meurent, Benjamin Button rajeunit. Il marche dans la vie à reculons, subit le flétrissement et la décrépitude avant de connaître l'amour et la paternité. Il porte sur le monde et les personnes qu'il rencontre un regard d'une qualité exceptionnelle. Il ne juge jamais, saisit toutes les occasions de grandir. Au début, il est inconscient des dangers qui le guettent quand son corps de vieillard est habité par son esprit d'enfant. Puis, il est totalement lucide lorsque son corps d'adolescent est habité par l'esprit d'un homme mûr et responsable. Une telle idée donne le vertige,, d'une part parce qu'il ne peut y avoir de "happy end" au sens classique du terme, et d'autre part parce qu'elle nous oblige à nous interroger d'une façon nouvelle sur le sens de la vie et la valeur d'une existence. Le film est porté par des acteurs de très grande qualité. Brad Pitt et Cate Blanchett disparaissent totalement derrière Benjamin et Daisy. Ils sont entourés par des comédiens tout aussi convaincants. Lorsqu'on sort d'une telle projection, on se sent meilleur.
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